C’est le moins que l’on puisse dire.
L’Administration pénitentiaire sénégalaise traite ses prisonniers comme des bagnards d’un autre siècle et prend un malin plaisir à humilier des personnes tout ce qu’il y a de respectables. Prenons l’exemple du journaliste Adama Gaye : tout le monde sait que c’est un compatriote illustre, un des meilleurs fils du Sénégal. Mieux : personne ne doute que c’est un prisonnier politique. Et pourtant, l’Administration pénitentiaire l’a jeté comme un malpropre dans la Chambre 1 de la prison de Rebeuss. Une chambre de galère qui contient 200 personnes superposées comme des sardines dans la canicule qui sévit actuellement à Dakar.
Une «chambre» qui dispose en tout et pour tout de trois toilettes devant lesquelles les prisonniers font la queue pour effectuer leurs besoins élémentaires ou pour prendre une douche. Résultat : on peut y rester des jours sans se laver. C’est dans cet environnement de bagne digne du 15ème siècle qu’Adama Gaye vit depuis trois semaines avec beaucoup de cou- rage et de stoïcisme. Et on viendra après ça nous parler de pays des droits de l’homme ! Mais que font les organisations de défense des droits de l’homme, justement ? Où est l’Observatoire national des lieux de privation de liberté ? Courage, Adama : Seul le règne de Dieu est éternel !