Salif Sadio rappelle, à travers ce document, que dans l’agenda des négociations pour le retour de la paix en Casamance, convenu le 03 novembre 2013, à Sant Egidio, Rome, par les trois parties : le Mfdc, le Sénégal et la communauté Sant Egidio, dans son rôle de médiateur, en son 3ème point stipule une lutte contre toute forme de pillage et de spoliation de la terre et des ressources naturelles de la Casamance.
«Dans ledit agenda, à son 1er point, au petit (d), on retient ceci : les deux parties s’engagent à tenir un comportement qui puisse favoriser les négociations pour le retour de la paix en Casamance pour réduire les souffrances des populations. Le communiqué n°1, en date du 06 juin 2015, signé par Salif Sadio, commandant en chef des forces du Mfdc, stipule aussi que si le Mfdc observe encore un cessez-le feu unilatéral, c’est dans le sens de respecter les engagements pris à Rome dans la recherche, par la voie pacifique, de la solution à cette guerre injuste, imposée à la Casamance, notre pays. Mais pas pour que le Sénégal accentue le pillage des ressources de la Casamance», indique le communiqué qui précise.
«De ce fait, les tracasseries qui se font à l’ombre là-bas à Kabadio pour l’extraction alors le vol du zircon de la Casamance, nous les suivons de près et mettons en garde toute personne, tout pays, toute organisation ou entreprise, d’où qu’il pourrait venir qui s’engagerait de s’associer à ce vol et déclinons, d’avance, toute responsabilité du Mfdc des conséquences graves qui ne manqueront pas d’en découler».
Et de souligner : «Depuis 2013, les populations casamançaises ne cessent de multiplier les manifestations pacifiques contre l’exploitation du zircon et des autres ressources naturelles de la Casamance de l’océan Atlantique à la Falémé ; exploitation dont les conséquences sont dramatiques et désastreuses sur l’environnement et sur la santé des populations. Nous constatons bien que, malgré le refus des populations et la mise en garde du Mfdc, révélée plus haut, le Sénégal fait la sourde oreille, entreprenant l’implantation d’une usine d’exploitation de la zone côtière de la Casamance, violant ainsi les accords signés. Cette usine a été rejetée en Gambie, à cause des graves conséquences sur l’environnement et sur la santé des populations. Pourquoi vouloir l’imposer en Casamance ? Le Mfdc considère l’implantation de cette usine comme une violation du Sénégal de ses engagements à Sant Egidio Rome, et ses engagements internationaux sur la protection de l’environnement et du climat».
Le communiqué note que : «Le Mfdc soutient la lutte pacifique des populations contre l’implantation de cette industrie à Abéné et dénonce l’action des forces armées du Sénégal qui intimident souvent les populations en vue d’imposer l’implantation de cette usine, destinée à piller et spolier la terre et les ressources naturelles de la Casamance. Le Mfdc demande au gouvernement du Sénégal de respecter les manifestations pacifiques des populations contre cette usine et de respecter les engagements, pris à Rome et en conséquence de démanteler cette industrie pour éviter une escalade de la tension qui pourrait affecter le bon déroulement du processus de négociations à Sant Egidio Rome».
Pour rappel, c’est la société australienne Alstron qui a été retenue par le gouvernement sénégalais pour exploiter ce zircon de la polémique. Et selon les informations en notre possession, le démarrage de cette exploitation est prévue au mois d’octobre prochain nonobstant un rapport d’étude sur l’impact environnemental qui montre que l’exploitation de ce zircon entrainerait la salinisation de toutes les terres cultivables et la nappe phréatique de la zone.
Avec Infos 15