En effet, la structure dirigée par Babacar Touré a envoyé une lettre aux avocats du maire de Dakar pour dire qu’elle n’est pas compétente, en la matière. En fait, Khalifa Sall avait saisi le Conseil de l’audiovisuel pour demander qu’un temps d’antenne lui soit alloué, au motif que sa candidature n’a pas été rejetée et qui plus est, il est tête de liste et il est citoyen sénégalais qui jouit encore de ses droits politiques.
Dans sa réponse, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel a fait savoir au maire socialiste que faisant l’objet d’une procédure judicaire ; inculpé et placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction, seul ce dernier peut lui accorder le droit de bénéficier de son temps d’antenne.
Macky Sall refuse de répondre à Khalifa Sall
Une réponse qui ne surprend pas trop les conseils du maire socialiste, tout comme ils ne s’attendent pas à une bonne nouvelle de la part du président de la République. Macky Sall a, effectivement, été saisi par les conseils de Khalifa Sall qui lui ont exposé les motifs politiques qui plaident en faveur de leur client, mais jusqu’à présent, le président de la République est resté silencieux.
Tout comme le président de la République, la Commission électorale nationale et autonome (Cena) n’a pas non plus réagi. Mais, ce n’est pas tout, l’édile de la capitale, qui a tapé à toutes les portes, avait également saisi la Cour d’appel, compétente en matière électorale.
Mais, l’Assemblée générale de la Cour d’appel, qui doit réunir tous les magistrats de la juridiction, ne s’est toujours pas réunie. Quid de la demande de mise en liberté provisoire ? Selon nos informations, le Doyen des juges d’instruction a communiqué le dossier au procureur de la République dès le lendemain où il a été saisi par requête. Il attend l’avis de ce dernier, qui garde encore le dossier dans son bureau.
Pourtant, on est à trois jours des élections. «Il va attendre le lendemain des élections pour dire que notre requête est sans objet», regrette un des conseils du maire de Dakar. En tout cas, le temps ne joue pas en faveur de Khalifa Sall, qui risque de passer ses premières élections en prison.
Alassane DRAME