D’abord, rappelons, comme nous l’avons déjà fait dans plusieurs organes de presse, que le discours tenu, ce jour-là par le Khalife Général était celui d’un homme religieux équidistant malgré sa franchise sur ses choix personnels qu’il a toujours affirmés, contrairement à ce qu’ont voulu relater des articles cousus de fil blanc.
Nous qui sommes du Daara, on nous avait appris que l’impolitesse et l’irrespect desservaient plus qu’ils ne servaient une cause surtout que « défendre » le respectable Président Abdoulaye Wade ne saurait être efficace si cela devait passer par des invectives à une personnalité pour qui il n’a jusqu’ici manifesté que du respect.
Chère Nafissa qui offense tout en invitant sur le terrain du religieux, votre inculture religieuse ne vous a peut-être pas permis d’apprendre que « Addînu Nacîha », «Prodiguer le bon conseil est l’essence même de la religion ».
Nous comprenons votre ignorance dans les deux sens d’une absence de connaissance ou d’une négation volontaire de l’évidente vérité !
Mais, ce qui est incompréhensible et, par-là même déplorable, de la part d’une citoyenne qui se dit consciente de sa responsabilité, est que vous voulez sans mandat connu de votre parti, vous attaquer à la plus haute personnalité d’une confrérie parce qu’il a pensé à prodiguer un simple conseil à Abdoulaye Wade, en ignorant tout de la nature des relations qui les unissent.
Loolu mooy niakka maandu dëgg !
Vous ignorez certainement, aussi, que le mot arabe « Nacîha » de cette même parole du Prophète de l’Islam, traduit de manière parcellaire par « conseil » est exprimé dans le wolof de nos Daara par l’expression « laayé biir ». Cette acception qui vous échappe ajoutant au simple « conseil » une charge affective que votre déficit de nuance et de politesse ne vous permet pas de décrypter.
Nous ne vous en tiendrons pas rigueur !
La pudeur n’a jamais été synonyme de manque d’audace. Mais elle a souvent marqué la limite éthique entre l’attitude des nobles courageux et celle des adeptes de l’indicible, nous ne dirons pas l’indiscipline, mot étranger à notre champ lexical.
Nous ne vous suivrons pas sur ce terrain !
Pour dire que nous ne vous retrouverons jamais sur le vôtre mais vous inviterons, dans un premier temps, à plus de respect au représentant suprême de notre communauté. Un de nos maîtres à penser dans cette confrérie, Al-Maktoum, disait : « kou yilif sa junniy morom du sa morom ».
Nous présumons de votre minimum de conscience d’un tel état de fait !
Nous avons le plus grand respect à Me Abdoulaye Wade que vous prétendez défendre et connaissons ses excellentes relations avec nos cheiksh et guides, mais sommes, aussi, certains de son désaveu pour l’irrespect caractérisant vos propos !
« Rappelle si le rappel peut-être utile » (fa zakkir in nafa’ati zikrâ), nous enseignait-on au Daara.
C’est pour cela, en toute courtoisie tidiane, présumant de la bonne foi de ceux qui se trompent puis se rétractent, et, pour vous retrouver, par contre, sur le registre religieux, un terrain qui nous est connu, nous nous limiterons, pour l’heure, à un simple rappel d’une sage parole de notre commun Prophète mais sonnant, tout de même, l’avertissement: « Si tu n’as point de pudeur fais ce qu’il te plaît ».
Directoire du Think Tank
Prospec’TIV