Abordant la question de la bonne gouvernance, Boubacar Camara a rappelé que c’était une forte demande des Sénégalais en 2012.
Et le régime a pris beaucoup de mesures extrêmement intéressantes. D’abord, il y avait une loi organique qui devait être prise sur la réforme de la Cour des comptes, qui trainait dans le circuit.
Le gouvernement, dès son arrivée, en décembre 2012, l’a mis en place.
Excellent ! Le siège de la Cour des comptes qui trainait aussi, ils ont réglé, ils l’ont mis dans d’excellentes conditions ».
Il a poursuivi : « Toujours en 2012, on a relancé la Crei (Cour de répression et de l’enrichissement illicite) pour la traque des biens mal acquis. On a vu ce que cela à donner.
La montagne a accouché d’une souris. En 2013, c’est l’ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives), transparence, chacun déclare.
Formidable ! Le Sénégal adhère. Ils ont installé l’Ofnac (Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption) avec des pouvoirs, la déclaration des patrimoines… ».
Après, a-t-il ajouté, « depuis 2013, le discours change totalement. Non seulement le discours change mais la pratique vient prendre le dessus. Scandale sur scandale.
Avec 2022, l’année des scandales. Aujourd’hui les rapports dorment à l’Ofnac, Crei c’est fini, c’était pour traquer des politiques, la Cour des comptes manifeste magistralement avec un rapport Covid ».
A la suite de la publication de ce rapport, le Premier ministre Amadou Ba a dit qu’il y aura des poursuites judiciaires. « On ne lui demande pas son avis », a répondu Boubacar Camara.
Qui a précisé que : « la Cour des comptes est organisée par une loi organique qui dit comment il faut faire ? Quand est-ce qu’il faut publier les rapports.
Quand ils doivent déférer, quand ils doivent référer. Ils l’ont fait et ils le feront. Qu’il y ait conseil des ministres ou que le premier ministre se prononce ou non ils le feront ».
Qu’est-ce qu’il faut faire après la publication de ce rapport de la Cour des comptes ? Le président du mouvement « JENGU » et leader de la coalition « TABAX » de répondre : « la justice doit prendre ses responsabilités, les institutions doivent aussi prendre leurs responsabilités, les situer ».
M. Camara est convaincu qu’ « évidemment des têtes vont tomber ». Mais, selon lui, « la responsabilité essentielle, c’est le président de la République et le ministère des Finances qui ont rendu possible cette façon de gérer les fonds Covid ».
« Ce rapport illustre une chose. C’est que le président de la République de 2012-2013, nous l’avons perdu. La gouvernance sobre et vertueuse on ne l’a plus. Au moins, les populations sont conscientes que c’était de l’enfumage sur les biens », a-t-il conclu.