Le 2 mai 2017, la mission américaine à Addis-Abeba avait adressé à l’Union africaine une lettre, confidentielle jusqu’ici, mais dont Jeune Afrique a obtenu copie. Les Américains y expriment leurs inquiétudes concernant le projet de financement de l’UA par une taxe de 0,2 % sur les importations, proposée dix mois plus tôt à Kigali.
« La mise en œuvre par les États membres [doit être] conforme aux obligations internationales, en particulier aux accords de l’Organisation mondiale du commerce », préviennent-ils.
« Nous craignons que le prélèvement ne s’applique qu’aux importations en provenance de pays non membres de l’UA […]. Les membres de l’OMC doivent veiller à ce que les redevances reflètent fidèlement le coût d’un service rendu lié à l’importation et ne constituent pas une taxe à des fins fiscales, ni un moyen de protection indirecte. »
Ces pressions n’ont pas eu l’effet escompté, puisque 21 pays avaient déjà signé l’accord lors du sommet d’Adis-Abeba (28-29 janvier).
Lettre confidentielle adressée le 2 mai 2018 à l’UA par la mission américaine à Addis-Abeba (Jeune Afrique)