Mais, ce qui inquiète les partisans du maire de Dakar, c’est l’argument avancé par le juge pour justifier du renvoi à lundi. Malick Lamotte a rappelé au tribunal qu’il y avait d’autres affaires à juger faisant allusion au procès de Imam Ndao et des présumés terroristes prévu le 14 février dont lui-même Lamotte sera aux commandes. S’adressant aux avocats, il leur a dit : «Nous avons une affaire importante à juger et dans laquelle certains d’entre vous sont constitués».
Cet argument n’a pas plu aux partisans de Khalifa Sall. Le conseiller politique et porte-parole du maire de Dakar, Moussa Taye n’est pas convaincu par les arguments du juge et met en garde :
«Cela ne tient pas la route. Il faut prendre tout le temps nécessaire pour vider cette affaire. On ne peut pas emprisonner des gens pendant onze mois et vouloir tenir le procès en une semaine. J’invite le juge Lamotte à ne pas verser dans l’empressement suspect comme l’ont fait le procureur et le juge d’instruction. Il faut donner à toutes les parties l’occasion de développer leurs arguments en prenant tout le temps nécessaire. Le délibéré sur les exceptions nous laisse sceptique quant aux conditions d’un procès équitable comme il (Lamotte) l’avait clamé urbi et orbi. Nous demandons juste que les droits de la défense soient respectés. Et nous restons intransigeants sur ces principes. Si nous constatons quelques manquements qui altèrent le bon fonctionnement du procès, les prévenus et les avocats prendront leurs responsabilités.»