En dépit du flot de critiques sur le secrétaire général du Parti socialiste qui a décidé de soutenir le candidat de Benno Bokk Yakaar, Ousmane Tanor Dieng pense que l’avenir du Ps est radieux. Dans cet entretien, accordé à « L’As», le président du Haut-conseil des collectivités territoriales s’explique sur son choix et décline ses objectifs de faire voter 65% des électeurs du département de Mbour en faveur de Macky Sall
L’AS : qu’est-ce-qui explique cette rencontre des responsables locaux de BBy à Mbour ?
Ousmane Tanor Dieng : C’est une rencontre de restitution des décisions arrêtées par le BBY national sous la présidence du président Macky Sall. J’en avais échangé avec mon neveu et ministre Directeur de cabinet (Omar Youm, responsable départemental de l’APR) pour que nous puissions réunir les membres du Benno Bokk Yakaar de Mbour pour les sensibiliser sur les enjeux de l’élection présidentielle de 2019. C’était une rencontre d’échanges avec les membres de BBY pour recueillir leurs avis, pour les mobiliser, parce que le département de Mbour doit faire partie des premiers en terme de suffrages, à réélire Macky Sall. Nous devions aussi indiquer aux membres, sur le plan des tâches électorales et républicaines ce que nous aurons à faire dans les mois à venir ; ce que cela nécessite comme organisation, comme méthodologie. Nous partons réconfortés et rassurés parce que les partis, les mouvements et les individualités, membres de la coalition ont indiqué que cette élection n’est pas seulement une élection du président Macky Sall ni de la coalition BBY et de la majorité présidentielle, mais celle de chacun d’entre nous.
Quelles sont les conditions pour réélire Macky Sall au premier tour?
C’est en partant des acquis des élections législatives même s’il ne faut pas confondre les deux échéances parce que nous étions autour de 54% et notre objectif est d’atteindre plus de 65%. Ici, nous avions constaté que le taux de participation était faible en tant que la plus large coalition du Sénégal, inédite non seulement au Sénégal mais aussi en Afrique. Et ça c’est grâce au leadership de Macky Sall, sans qui le BBY, malgré nos efforts, n’aurait pas survécu. Ce qui fait que nous sommes la coalition la plus forte et sociologiquement majoritaire au Sénégal. Aussi bien du point de vue de son profil que de son cursus, nous avons le meilleur candidat qui a non seulement le meilleur profil, mais un bilan. On connait ses capacités. Cela aurait été un risque de laisser le pays entre les mains de gens incompétents. C’est pourquoi nous voulons conscientiser les Sénégalais en montrant l’exemple par nous-mêmes.
Vous semblez dire que la victoire est déjà acquise …
Nous avons un seul et unique objectif qui est de faire réélire Macky Sall au premier tour. Il faut que tout le monde le sache. Ici, dans le département de Mbour, nous allons faire des analyses et allons mettre des structures. Après la mise en place de ces structures, lesquelles seront dirigées par le ministre Directeur de cabinet, Oumar Youm qui, en cas d’indisponibilité sera suppléé par d’autres ou moi-même. Nous disposons de ressources humaines et donnerons les moyens pour avoir les meilleurs résultats et être le premier département, en terme de résultats.
N’est-ce pas gênant que le Ps ne présente pas un candidat pour la première la première fois de l’histoire politique du Sénégal ?
Cela a créé une frustration à quel niveau ? Non, les militants socialistes ont été interrogés à la base avant même qu’on arrive à cette décision. On leur avait posé des questions relatives au type de scrutin, à une éventuelle coalition, et même au choix de la coalition. La réponse a été que l’heure des aventures a été dépassée. Un parti politique seul ne peut plus gagner des élections. Deuxièmement, nous restons en coalition avec le BBY puisque c’était notre engagement au moment d’élire Macky Sall. On avait gagné ensemble, on a géré ensemble et aujourd’hui aussi au moment où le scrutin se renouvelle, avec Macky Sall qui était déjà candidat mais c’est naturel et normal qu’il soit le candidat de la coalition BBY. C’est cohérent ce que nous faisons. D’ailleurs, ceux qui se posent cette question-là connaissent les réponses. Ils le font juste pour perturber les esprits mais ils savaient très bien par mon comportement et celui des militants du PS. Nous sommes dans BBY et nous y restons. Je souhaite qu’au-delà de 2019 même en 2024, qu’il soit une coalition qui aspire à diriger le pays. C’est la garantie de la stabilité et la sécurité dans le pays. Donc, il ne faut pas détruire l’image de notre pays pour des intérêts personnels.
L’AS : quel est l’avenir du Parti socialiste ?
L’avenir du PS est radieux et le PS ne s’est jamais porté aussi bien. Ces questions ne sont pas des questions que se posent les socialistes. Ce sont ceux qui veulent notre bonheur en dehors de nous et malgré nous qui se posent ces questions-là. Nous nous sommes fixés des objectifs et inchallah nous les atteindrons.
L’AS : croyez-vous que cette réélection va être facile surtout avec la pénurie d’eau actuelle dans la capitale?
Le constat est que la situation s’est améliorée. Les personnes avec lesquelles je travaille et qui habitent dans la banlieue me disent que les problèmes qui étaient à 70% ne sont plus qu’à 10%. Nous faisons confiance à ceux qui s’en occupent et ils nous rassurent.
Quel est votre avis sur la candidature de Khalifa Sall?
Je n’ en ai aucun avis. La candidature à une élection est la décision d’un homme qui choisit de se présenter ou de ne pas se présenter. Et je rappelle que tous ceux qui sont en train de dire qu’ils sont candidats, ils ne sont que candidats à la candidature. Ils ne seront candidats que lorsque le Conseil constitutionnel validera leur candidature y compris les conditions qui sont inscrites dans le cadre du parrainage et l’éligibilité.
Cela vous dérange-t-il de porter la candidature d’un non - socialiste ?
Non. A moins que vous soyez dans ma conscience. Vous me voyez comme ça, je suis droit dans mes bottes et je sais ce que je fais. Je n’ai pas ce genre de problèmes. On est dans BBY et que ça plaise ou non, on gagnera, inchallah
Pourquoi le Ps n’a pas ouvertement soutenu Khalifa Sall, emprisonné
Il faut que tout le monde sache que nul n’est au-dessus de la loi. Ce n’est pas Macky Sall qui arrête, qui juge, emprisonne ou libère. On dit tout le temps que le président doit emprisonner tel ou tel ou libérer tel ou tel autre. Il faut que l’on sache que cela n’est pas du ressort du président de la République
La justice est fortement décriée y compris par les magistrats eux mêmes…
Je constate que les pouvoirs sont séparés et chacun des pouvoirs est en train de faire son travail. Maintenant je n’ai pas l’habitude de commenter une affaire pendante devant la justice. Que la justice fasse son travail, l’Assemblée aussi et c’est le Sénégal qui y gagnera