Je lisais la contribution de Madiambal Diagne, «Le Président risque de se tromper seul », et même si je me noie dans ses méandres intellectuels et que je ne suis pas vraiment d’accord avec son analyse, il ne me viendrait pas à l’idée de le traiter de tous les noms d’oiseaux, ce que je peux lire dans les commentaires de son article.
Macky Sall aurait-il eu à se barricader dès le lendemain de sa réélection en évitant les contacts afin de réfléchir sur ce qu'il comptait faire de son second mandat à la tête du Sénégal ? Ce serait mal le connaître.
Je crois plutôt que Macky sait d’où il vient depuis toujours et où il va pour très longtemps.
Pour Macky Sall, l'argument immédiat, c'est bien « la mise en œuvre de la deuxième phase du PSE sur la période 2019-2024 » et la nécessité de l’accomplir sereinement.
Il l’a réaffirmé en prêtant serment devant la nation et face à une quinzaine de chefs d'État et de gouvernement, il se veut « résolument en marche vers le Sénégal émergent ».
Selon Madiambal Diagne encore, « Sans un Premier ministre à la tête du gouvernement, le Président Sall pense qu'il aura les coudées plus franches pour gouverner et que l'action du gouvernement sera plus efficiente et efficace ».
Là non plus, je n’en crois rien. Notre Président, s’il se veut en charge de l’essentiel, c’est certes pour accélérer son Plan Sénégal Emergent (PSE), mais c’est surtout, pour aller jusqu’au bout de sa logique de modernisation de l’État et des institutions avec un Président de la République qui détermine et conduit la politique de la nation. En effet, avec la suppression du poste de Premier ministre, le Président est en première ligne. Il n’est plus un simple arbitre, mais un garant suprême des intérêts de la nation. Il prend le risque de s’exposer !
Nous l’aurons observé, dans son nouvel attelage, Macky Sall a conservé les ténors qui ont pesé dans sa victoire à la présidentielle. Parmi eux se trouve peut-être le dauphin, mais le temps des ambitions n’est pas encore là, car voici venu le temps de la nation.
En reconduisant son chef de gouvernement, il lui a demandé de présenter une proposition de révision de la Constitution à l'Assemblée nationale, qui devrait conduire à supprimer le poste de Premier ministre, comme l’avait fait avant lui Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf.
Au-delà de cette réforme, Mahammed Boune Abdallah Dionne restera le bras droit de Macky Sall en tant que Secrétaire Général de la Présidence de la République et sera chargé de veiller à une plus grande efficacité pour mener à bien d’ambitieuses réformes. Autant dire que si le nom de la fonction change, la mission reste intègre et le prestige intact.
Macky Sall, nous connaissons son bilan et l’avons réélu pour cela. Il affiche aujourd’hui sa volonté d'améliorer le cadre de vie de la population et s’est engagé pour son second mandat, à « faire encore plus et mieux », faisant de la jeunesse, des femmes et de l’environnement ses priorités.
Au Sénégal, un président qui prête serment et donne la priorité à l'environnement, n’est-ce pas là une nouveauté qui mérite d’être relevée ?
"J'appelle à la mobilisation générale pour forger l'image d'un Sénégal plus propre dans ses quartiers, plus propre dans ses villages, plus propre dans ses villes, a déclaré le chef de l'État. N’est-ce pas là le projet d’un père de la nation ?
Alors non Madiambal, le Président ne risque pas de se tromper seul, car il a toute la nation derrière lui. Nous avons faim et soif d’équité et de renouveau !
La main droite levée, il a dit la formule de l'article 37 de la Constitution. « Devant Dieu et devant la nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, et d’ajouter, « de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l'unité africaine ».
À n’en pas douter, pour les années à venir, nos nouveaux ministres auront du pain sur la planche, qu’ils devront pétrir et travailler jusqu’à l’épuisement, tous les matins que Dieu fait !
Oumou Wane
Présidente de Africa 7