L’attentat meurtrier de Ougadougou où notre compatriote Mehsen Fanaiche a perdu la vie avec son épouse, ne laisse pas indifférentes les autorités sénégalaises. Déjà en alerte maximale dans certains endroits névralgiques de la capitale, les forces de sécurité ont renforcé leur dispositif. C’est ainsi que de manière très visible, les gendarmes qui quadrillaient certaines zones sont sur le pied de guerre. Fusils d’assaut au poing, ils ont troqué dès le lendemain de l’attentat leur uniforme habituel contre une tenue de combat, avec gilets pare-balles et casques lourds. Sans tomber dans la paranoïa, Dakar prend très au sérieux la nébuleuse djihadiste qui a déjà frappé plusieurs capitales africaines.
Ainsi, il y a quelques mois, un exercice anti-terroriste grandeur nature avait occasionné sur certains axes de Dakar un embouteillage monstre, les forces de sécurité voulant tester leur temps de réaction en cas d’attaques. Le GIGN, unité d’élite de la gendarmerie avait aussi procédé à une simulation de prise d’otages dans un lieu très fréquenté de la capitale en coordination avec les redoutables éléments de la Légion de la gendarmerie d’intervention (LGI) basé à Mbao. Le Brigade d’intervention polyvalente (BIP), une autre unité d’élite mais cette fois-ci de la police nationale, s’adonne aussi à un entrainement régulier.
Mais le nouveau fer de lance de la lutte anti-terroriste reste les Forces spéciales dont les membres recrutés à l’issue d’une sélection très dure, ont été les principales attractions du dernier défilé militaire, avec un arsenal impressionnant. Selon une source sécuritaire, « Dakar ne se sent pas plus exposé qu’une autre capitale dans le monde mais on veille au grain. De toute façon, le risque zéro n’existe nulle part. » Et notre interlocuteur de citer le dernier attentat à Barcelone qui a fait de nombreuses victimes.
Alain Ndiaye