Le président de la république d'un pays doit avant tout se comporter en homme d'Etat et en homme d'honneur, au-delà de toute tentation patrimoniale et de dérives dictatoriales. Il est plus que grand temps que des voix s'élèvent pour faire entendre et affirmer les grands principes qui s'imposent à la fonction: honneur, droiture, rigueur, et probité. Vous le faites, Monsieur le Ministre, et cela vous honore. J'aimerai, car j'ai confiance dans ce pays, dans son élite, dans son peuple, que d'autres voix se joignent à vous, c'est un devoir pour tout homme politique, digne de ce nom, de faire valoir ces valeurs: le Sénégal ne peut pas, ne doit pas prendre en exemple la Turquie à laquelle il s'est inféodé et lamentablement vendu: c'est un exemple à ne pas suivre.
Cessons de clamer haut et fort que nous sommes en démocratie au Sénégal: nous ne le sommes pas, nous ne le sommes plus. Une démocratie, je ne cesse de le répéter, requiert trois grands principes auxquels il est impossible de déroger: Etat de droit, Séparation entre le législatif et l’exécutif, Liberté d'expression. Force est de constater que nous en sommes loin. Alors, Monsieur LE MINISTRE, qu'attendez-vous pour vous regrouper, vous et ceux qui défendent ces principes aujourd'hui bafoués, pour vous réunir, vous regrouper, au-delà des querelles de clochers, de partis, de coalitions d'opérettes, et vous décider, tous ensemble, à faire émerger un chef, qui sera un vrai candidat, et qui s'appuiera sur ces valeurs d'honneur, de probité, et de dévouement ?
Tout est à reprendre, pour restaurer la démocratie, mais la vraie démocratie. Si, en vote âme et conscience, vous avez en vous chevillé au corps, ces valeurs indispensables pour un chef d'Etat, alors mettez-vous au travail pour regrouper les hommes et les femmes comme vous. Il faut bannir cette politique politicienne, cette politique marchande, où tous les coups sont permis, où les politiques se laissent acheter pour un 4x4 et quelques enveloppes bien garnies. C'est une honte, et le Sénégal, malheureusement en ce moment, ne donne pas une belle image ni de lui, ni de l'Afrique.
On dit souvent que "qui se ressemble s'assemble": si vous êtes comme cela, Monsieur LE MINISTRE, les gens autour de vous sont comme vous: sens de l'honneur, droiture, haute estime de la fonction suprême, probité. C'est donc pour vous un devoir moral de réunir ceux qui défendent ces valeurs, qui représentent la meilleure arme qui soit pour gagner, car en face, vos ennemis n'ont que compromission, transhumance (défendue et justifiée par le président en place, ce qui en dit long sur la dérive de ce régime). Le palais n'est pas SANDAGA, et malheureusement le triste spectacle auquel on assiste depuis quelques années, ne fait que s'empirer, la dictature imposée ne fait que s'affirmer, et l'argent des Sénégalais ne fait que disparaitre au profit d'une coalition qui, de plus en plus, prend place, et sert d'armée manipulée par un président roi.
«Une démocratie requiert trois grands principes auxquels il est impossible de déroger: Etat de droit, Séparation entre le législatif et l’exécutif, Liberté d'expression.
Force est de constater que nous en sommes loin.»
Si en votre âme et conscience, vous défendez ce discours, vous défendez ces valeurs indispensables à un vrai chef d'Etat, vous avez un devoir moral envers tout un peuple. Vous savez, comme moi et mieux que moi, que les rois finissent toujours de la même manière: destitués par le peuple, renversés par la rue. Vous savez, comme moi, que malheureusement cela va arriver, car le peuple n'en peut plus de souffrir, et n'a rien à perdre: la misère augmente de jour en jour d'une manière insupportable et dangereuse, la mendicité bat son plein, nombre de villages n'ont toujours ni eau ni électricité, pendant que les membres de l'APR semblent narguer ces villageois, dans leur 4x4 climatisés offerts avec l'argent du peuple. Vous savez, mieux que moi, que la rue est aux portes, que de graves mouvements sociaux (et peut-être même une guerre civile) vont arriver, tant les tensions sont grandes, fortes, et insupportables: votre devoir est d'éviter cela. C'est ce qui fait la différence entre un homme politique et un homme d'Etat.
Je m'excuse de ne pas vous connaitre, ni votre parcours, mais je serai tenté de vous classer dans la deuxième catégorie. Il y a urgence à agir. Ne pas le faire serait assimilé à de la compromission et une mauvaise alliance.
Alors, s'il vous plait, pas ça, pas vous. Le temps des discours est révolu: place à l'action, il y a urgence!
Me François JURAIN