«Juridiquement Khalifa Sall peut, de sa cellule de prison, être candidat pour la prochaine présidentielle tant que la Cour Suprême n'aura pas statué définitivement sur son cas. Or, avec le délai qui nous reste, il est impossible pour la Cour Suprême d'examiner le pourvoi de Khalifa Sall. Aujourd'hui l'affaire Khalifa Sall est en appel», a indiqué Me Abdoulaye Babou.
L'avocat de poursuivre son raisonnement : «admettons que la Chambre correctionnelle de la Cour d'appel de Dakar confirme la peine de cinq ans d'emprisonnement ferme contre Khalifa Sall, il est certain que les avocats de celui-ci vont introduire un pourvoi en cassation. Or, ce que les gens ignorent, c'est lorsque vous introduisez un pourvoi en cassation, la peine est suspendue et donc elle ne s'applique pas».
Et d'ajouter: «Par contre, vous pouvez exécuter les condamnations civiles sans possibilité de contraintes par corps. Ce qui veut donc dire que personne ne pourra prendre en compte les cinq ans de prison. Or, la Cour Suprême ne peut examiner à moins d'un an un pourvoi en cassation. Je le dis comme avocat avec une expérience de plus de trente-cinq ans. Donc d'ici là, Khalifa Sall pourra juridiquement, depuis sa cellule de prison, faire déposer son dossier et sa candidature sera complètement valable».
Quant à la candidature de Karim Wade, Me Abdoulaye Babou est d'avis qu'elle ne pouvait pas être acceptée. «Pour la candidature de Karim Wade, j'avais déjà dit sur la base de deux idées, il y a très longtemps que Karim Wade ne pouvait pas être candidat. Pour l'inscription sur les listes électorales, Karim Wade est frappé par l'article 31 du code électoral», dit-il.
«C'est exactement ce que le chargé de communication du ministère a repris, et ça ne fait que confirmer la loi. J'avais ajouté que même si par erreur, Karim Wade était inscrit comme candidat, le Conseil Constitutionnel devrait déclarer sa candidature irrecevable, et la loi permet à tout candidat de contester cette candidature irrégulière devant le Conseil Constitutionnel», a-t-il souligné.