À voir donc cette communion hier, elle semble être loin cette précampagne quasi-blanche. Itou les premiers jours de campagne lorsque certains responsables tardaient à prendre leur marque. Aujourd'hui, à MTS, tout le monde semble avoir pris goût. Au point de prier que ça ne s'arrête pas en si bon chemin. Que l'esprit de groupe, la solidarité accouchée dans la douleur puisse être perpétuée après le scrutin de dimanche. Une image qui illustre cet esprit : quand le candidat Macoumba Sadji est introduit par le maître de cérémonie Moustapha Dramé, il a invité un à un les jeunes, «qui ont fait un travail formidable» à le rejoindre sur l'estrade.
En ouverture, le Coordonnateur de MTS, Dame Bengue, avait lui fait acclamer son équipe, en saluant l'apport de chacun.
«On a réussi à constituer une vraie famille en seulement deux semaines, et quand je pense qu'il ne reste qu'une semaine...», fait remarquer Dame Mbengue, dans son mot de bienvenue.
«Personne n'a le droit de saper cette dynamique après les élections. Nous devons rester ensemble et continuer sur la même dynamique unitaire jusqu'en 2019», proclamera plus tard Ousmane «Ponse» Ndiaye, chargé de l'organisation.
Le coordonnateur-adjoint, Malick Youm, abordera également cette thématique. Il a tout particulièrement salué la solidarité entre les trois candidats. Une solidarité qui, à l'en croire, a stimulé le reste du staff.
«Après les élections, on va continuer à travailler ensemble, parce que nous considérons que les élections législatives de 2017 sont un entraînement pour la présidentielle de 2019. 2019 on va dégager Macky Sall. On le dégagera en restant ensemble. Cette logique-là, nous ferons en sorte que ça soit une dynamique respectée par nos leaders.», a martelé Malick Youm.
La tête de liste de Manko, Ndèye Satala Diop, de résumer : «Il y a juste un mois, je ne connaissais pas Tina (Camara), Macoumba (Sadji), aujourd’hui j'apprécie de travailler avec eux. La collaboration continuera parce qu'on n'a pas encore atteint nos objectifs.»
Mais le meeting de Mantes-La-Jolie, ville de la candidate Ndèye Satala Diop, a aussi été l'occasion pour cette coalition de l'opposition de tirer à boulets rouges sur Macky Sall et sa gestion. Sur ce registre-là, le chargé de communication de MTS, Moussa Diémé, n'a pas fait dans la mesure. Et non sans un certain lyrisme.
« Il y a eu 15 morts, 15 jeunes, 15 citoyens engagés, pour que les choses puissent aller dans le bon sens, en disant qu'il faut changer les choses. On a changé de président mais les choses n'ont pas changé. Elles se sont empirées. On emprisonne qui on veut, on intervient dans la vie des personnes comme on veut. Le président de la République décide de tout et sa personne n'est pas engagée. Alors, l'Assemblée de rupture c'est pour que les choses-là changent », tacle Moussa Diémé avant d'exiger un bilan de la législature sortante tout en lançant une pique à Ousmane Tanor Dieng, le secrétaire général de son parti, le Ps : «Ces députés qui n'arrivent pas à nous dire leur compte rendu de mandat, en nous disant nombre de projets de loi qu'ils ont voté, de propositions qu'il y en a eu, en nous disant combien de commissions d'enquête parlementaire ont-ils initié pour pouvoir enquêter sur Petrotim, Bictogo, le gaz, les marchés de gré à gré, pour pouvoir enquêter pourquoi quelqu'un qui devait faire sa déclaration de patrimoine comme Ousmane Tanor Dieng ne l'a-t-il pas encore fait...c'est la raison pour laquelle nous devons nous mobiliser pour envoyer nos représentants à l'Assemblée nationale.»
Plus tard, Khalifa Gassama, le directeur de campagne, fera constater ironiquement que le Sénégal a «trois présidents, mais on n'arrive pas à s'en sortir. Il y a Tanor, Niasse et Macky Sall. C'est le seul pays qui a trois présidents qui gouvernent. Et jusqu'à maintenant on n'arrive pas à trouver des solutions pour les Sénégalais.»
A l'entame de cette dernière ligne droite avant le scrutin de dimanche, les trois candidats ont joué sur les mots pour appeler les Sénégalais de France à la mobilisation générale, à un sursaut.
Tina Camara supplie : « On sait que vous êtes engagés depuis plusieurs semaines pour nous soutenir, mais nous sommes dans la dernière ligne droite et nous comptons encore sur votre mobilisation. »
« Vous avez le choix entre faire trois heures dans la queue (au consulat) et subir pendant cinq ans », a lancé pour sa part Ndèye Satala Diop, en invitant les Sénégalais à se sacrifier pour aller retirer leurs cartes d'électeur au consulat, malgré les conditions difficiles qui y règnent.
Avec AfriqueConnection