Tant pis si certains Sénégalais n’aiment pas les bonnes nouvelles sur leur pays, mais de bonnes performances économiques, la gouvernance du Président Macky Sall en a réalisé à gogo. Il est légitime d’attendre davantage de cette gouvernance, mais on ne saurait occulter les pas de géant réalisés. Quel que soit l’indicateur pris en compte, le Sénégal a connu des avancées notoires ces dernières années. Toutes les économies du monde sont mesurées, pesées et jugées selon des indicateurs identiques et par les mêmes institutions. Aujourd’hui, le Sénégal, à tous points de vue, fait partie des pays qui sont les mieux gouvernés à travers le continent et il faut encore le dire, cette situation, devenue constante, n’a été enregistrée qu’après 2012. Les faits sont têtus. Jamais dans l’histoire du Sénégal le pays n’a obtenu un taux de croissance de plus de 6,7% en 2015, 6,8% en 2016 et 7,2% en 2017. Cette forte croissance soutenue et durable devrait être poursuivie et va sans doute changer davantage le visage du Sénégal.
Les fruits de cette bonne politique commencent à être engrangés. La bonne preuve est le succès de l’opération d’émission d’obligations souveraines de l’Etat du Sénégal, baptisée Eurobond, réalisée le mardi 6 mars 2018. Tout le monde a pu se faire une religion. Le Sénégal a été positivement sanctionné par les marchés financiers qui lui ont accordé des prêts à des taux d’intérêt les plus faibles accordés à des pays africains. Mieux, quels sont les pays du continent africain qui ont l’audace de demander des emprunts sur une durée de 30 ans ?
La Côte d’Ivoire va lever des emprunts demain, mardi 13 mars 2018, à la même heure et sur les mêmes lieux que le Sénégal, mais le pays de Alassane Dramane Ouattara s’est montré modeste dans ses objectifs exprimés lors de la revue des investisseurs. La Côte d’Ivoire qui avait dépêché un observateur lors de la séance de l’opération d’Eurobond du Sénégal n’a pas osé entrer dans les marchés pour demander un emprunt sur 30 ans et aux mêmes taux d’intérêt que le Sénégal. Ce seul exemple devrait suffire pour attester de l’état de la santé de l’économie du Sénégal. Nous rappelions dans notre édition du 7 mars 2018 que «les seuls pays africains qui ont eu la même audace ont été l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Kenya et le Nigeria.
Mais là où le Sénégal a révélé bénéficier d’une confiance sans limite des marchés est que le Sénégal est sorti avec un taux d’intérêt de 6,75% sur un milliard de dollars pour 30 ans et à un taux de 4,75% pour un milliard d’euros emprunté pour 10 ans. 4.75% sur 10 ans en euro. C’est, faudrait-il le rappeler, le taux auquel empruntait un pays comme la France en euros, avant la crise financière de 2008. Le Nigeria a emprunté 1,250 milliard de dollars américains lors de sa dernière opération en février 2018 sur 20 ans à un taux de 7,695%, le Kenya a emprunté 1 milliard de dollars en février 2018 sur 30 ans à 8,25%, l’Egypte a emprunté la somme d’un milliard de dollars sur 30 ans pour 7,90%.
Le Sénégal a fait beaucoup mieux dans sa cotation de cette année 2018 que celle de l’année 2017 à l’occasion de laquelle les équipes de Amadou Ba avaient emprunté la somme de 1,1 milliard de dollars sur une durée de 15 ans avec un taux d’intérêt de 6,25%. L’économie sénégalaise s’est montré d’une année à une autre plus dynamique et la confiance des investisseurs s’est renforcée considérablement. Le Sénégal a présenté aux investisseurs des arguments économiques et politiques en choisissant de faire abstraction des perspectives de recettes nouvelles tirées de l’exploitation du gaz et du pétrole. Pourtant, le Sénégal prévoit d’engranger, dès 2021 de nouvelles recettes sur les hydrocarbures».
Le Sénégal se trouve dans le cercle restreint des pays africains (5 pays) classés dans la catégorie de pays à risque de surendettement faible, du fait que l’ensemble des indicateurs utilisés par les institutions internationales et les agences de notation comme Moody’s sont respectés. Le Sénégal, étant la quatrième économie de la Cedeao, est le seul pays de la région à risque de surendettement faible. Sur les 55 pays membres de l’Union africaine, seuls 15 pays ont accès aux marchés financiers internationaux des capitaux. Le Sénégal appartient à ce cercle restreint. Le Sénégal et le Rwanda sont les 2 seuls pays dans ce groupe et ne disposant pas de revenus pétroliers. Le Sénégal a bénéficié d’un reclassement à la catégorie B (mixte) de la classification du groupe de la Banque africaine de développement à la faveur de l’évaluation concluante de la solvabilité. Il est aussi heureux que le Sénégal ait réussi à adhérer à la Norme de diffusion des données (Nsdd) du Fmi comme 4ème pays au sud du Sahara, après l’Afrique du Sud, l’Île Maurice et les Seychelles.
L’opposition préfère détourner le regard et se boucher les oreilles.
Nous l’avons dit et redit. Les questions économiques n’intéressent pas l’opposition parce qu’elle est à court d’arguments sur ce registre. Déjà dans une chronique en date du 6 juillet 2015, intitulée «Qui voudrait parler économie avec Macky ?», nous posions une telle question. Depuis le succès de l’opération de l’Eurobond, l’opposition politique s’est gardée du moindre commentaire. A la vérité, les responsables politiques de l’opposition ne sont pas à l’aise sur de telles questions et voudraient se boucher les oreilles. Ainsi, cherchent-ils à détourner l’attention de leurs concitoyens des questions essentielles. Le Parti démocratique sénégalais (Pds), bille en tête, a cherché à organiser une marche sur des questions électorales pour accuser le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, de volonté de chercher à faire réélire son candidat Macky Sall en 2019.
Les responsables de cette opposition qui marchaient vendredi dernier voudraient prêter à Aly Ngouille Ndiaye la capacité de manipuler le système électoral comme eux-mêmes n’avaient pas pu le faire durant toutes les élections de ces 20 dernières années et qui avaient permis deux alternances démocratiques au Sénégal. En cherchant à manifester pour des questions qui deviennent futiles, l’opposition a simplement cherché à coller une tache noire à l’action du gouvernement et surtout à détourner l’attention de ses indéniables succès.
D’ailleurs, les opposants ont-ils cherché à créer une situation de tensions et de troubles en tenant à organiser leur marche devant le siège du ministère de l’Intérieur. Cet endroit se trouve dans une zone dite de sécurité, délimitée par le régime de Abdoulaye Wade lui-même. Qui ne se rappelle pas qu’en 2011 Abdoulaye Wade avait refusé à ses opposants de tenir des marches dans ce fameux périmètre ? Les opposants de 2011 avaient obtempéré pour aller tenir leurs manifestations à la Place de l’Obélisque, à plus de 5 kilomètres de ce périmètre de sécurité.
N’empêche, le régime de Abdoulaye Wade avait envoyé des forces de répression pour mâter cette opposition, là où elle se trouvait, et tuer à l’occasion plus de 12 manifestants. Il est paradoxal que cette nouvelle opposition conduite par Abdoulaye Wade, qui reste à Versailles pour demander à «marcher contre la dictature de Macky Sall», revienne aujourd’hui pour braver l’Etat en exigeant de tenir des marches sur une zone qu’elle avait tenu à protéger du temps où elle était au pouvoir. C’est comme qui dirait que Abdoulaye Wade et ses partisans pourraient s’autoriser allègrement ce qu’ils interdisaient quand ils étaient au pouvoir.
On l’a vu. L’opposition est devenue aphone sur les questions économiques. Et pour cause ! Il y a quelques mois de cela, le débat avait cours sur le niveau d’endettement du Sénégal que l’opposition trouvait élevé. La réponse est venue des marchés internationaux, mais aussi des institutions financières internationales.
Dans un entretien publié le lundi 5 mars 2018 dans les colonnes de Sud Quotidien, la représentante du Fonds monétaire international au Sénégal, Mme Camille Sancak, une voix on ne peut plus autorisée, répondait en donnant des indications rassurantes sur l’endettement du Sénégal. Elle précisait notamment que : «Le Fmi, de même que le gouvernement, procède à une analyse de la viabilité de la dette à long terme. Dans le cadre de cet exercice, plusieurs indicateurs sont utilisés de manière à pouvoir déterminer le risque d’endettement. Les derniers résultats de l’analyse de viabilité de la dette montrent un risque d’endettement faible. Jusqu’à ce jour, le risque d’endettement du Sénégal reste faible.»
On peut ajouter à ce propos que l’opposition politique était même malvenue pour stigmatiser un surendettement du Sénégal. Déjà, on n’oubliera pas encore que cette opposition avait été au pouvoir il y a seulement quelques années et avait participé à alourdir l’endettement qu’elle avait voulu stigmatiser. Rien qu’en 2011, lors d’une opération d’Eurobond, le Sénégal avait levé 500 milliards de francs à un taux de 8,75%. Un taux exorbitant !
Certains hauts fonctionnaires du ministère des Finances racontent encore que ce jour-là, les marchés avaient été tellement sceptiques à l’endroit du Sénégal que le ministre de l’Economie et des finances, Abdoulaye Diop, avait fini par bouder la salle de cotation de la Banque Rothschild à Paris. L’aversion des investisseurs internationaux à miser sur le Sénégal était évidente, compte tenu de la mauvaise gouvernance et de la faiblesse de notre économie qui laissait présager des risques de défaut de paiement. Ainsi, l’Eurobond émis en 2011 d’un montant de 500 millions de dollars a-t-il été très cher payé à hauteur de 8,75% sur une durée de 10 ans. En 2014, donc trois ans seulement après, le succès de l’Eurobond de 500 millions de dollars américains émis à un taux de 6,25% contre 8,75% pour le précédent Eurobond de 2011 constituait une parfaite illustration de la nouvelle confiance des marchés financiers quant à la stabilité du pays et ses performances économiques. Le taux de sortie de l’émission de 2014 avait permis de réaliser une économie annuelle de 6 milliards de F Cfa comparativement à l’émission de 2011, soit 60 milliards de F Cfa sur les 10 ans, soit le coût de construction de l’Université du Sine-Saloum ou de l’Université Amadou Moctar Mbow de Diamniadio.
Mieux, le Sénégal de Macky Sall a tenu à poursuivre une gestion vertueuse et «prudentielle» de son endettement. Ainsi, dans l’opération Eurobond 2018, il a assaini son endettement par un rachat des fameux titres de 2011 qui devaient arriver à maturation en 2021. Le Sénégal, avec cette opération, a gagné 2% sur les intérêts. Il est ainsi soulagé de plus avoir à débourser, en 2021, la bagatelle de 500 milliards pour solder une enveloppe laissée par le régime de Abdoulaye Wade.