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Lutte contre le terrorisme / Opération «Hawbi» du G5- Sahel : Même pas un veau dans les mailles du filet !

INTERNATIONAL
Samedi 11 Novembre 2017

Mise en route le 27 octobre, l’opération «Hawbi», entendez par là «Vache noire», se termine demain samedi 11 novembre 2017 dans la zone dite des trois frontières entre le Mali, le Burkina et le Niger. Première du genre de la force conjointe du G5 Sahel, elle aura rassemblé pendant deux semaines 350 militaires burkinabè, 200 du Niger et autant du Mali, appuyés par 180 soldats français de l’opération Barkhane. A l’heure du bilan, ce qui était présenté comme un «galop d’essai» n’aura pas vraiment eu grand-chose, sauf surprise de dernière minute, à se mettre sous la dent. La «Vache noire» n’aura même pas pris dans ses mailles le moindre veau.


Lutte contre le terrorisme / Opération «Hawbi» du G5- Sahel : Même pas un veau dans les mailles du filet !
La force commune n’a en effet pas exhibé le moindre trophée de djihadistes ou présumés tels alpagués au cours du contrôle de cette zone qui s’étend d’Anssongo à Dori. Un tableau de chasse qui peut décevoir les populations concernées, lesquelles s’attendaient surtout à ce que cette chasse à courre se conclue par une gibecière bien garnie.

Certes, «Hawbi» a croisé dans son équipée des hommes en armes avec des véhicules, mais le territoire malien étant également en proie à la rébellion touareg, le G5, dont la vocation est de lutter contre le terrorisme, se devait d’être prudent pour ne pas se tromper de cible et jeter du même coup de l’huile sur le feu «azawadien».

Ajoutez à cela la criminalité transfrontalière, les fraudeurs et trafiquants de tout poil et l’on comprend que le portrait-robot de l’ennemi est difficile à dessiner.
Pour autant, il faut se garder de parler d’échec, car sauf à avoir pré-positionné des cibles dans ce vaste espace, il n’était pas dit que cette armée transnationale croiserait forcément sur sa route d’affreux terroristes.

Après tout, il ne s’agissait que d’une petite mise en jambes qui aura permis aux quatre armées d’apprendre à travailler ensemble, à coordonner leurs mouvements. Ce qui n’était pas gagné d’avance, confesse le général malien Didier Dacko, le commandant de cette force : «Beaucoup de difficultés de coordination sont apparues, des moyens de communication ainsi que des délais de mise en place à parfaire encore pour que les prochaines opérations soient mieux conduites.»

Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement, vu que les unités déployées perdent souvent le contact Internet en brousse, où le signal dans nos pays est ce qu’il est, c’est-à-dire parfois inexistant. Ces problèmes de connexion obligeaient à passer par WhatsApp. Cette messagerie passée dans le giron de Facebook a beau être cryptée de bout en bout, son utilisation n’est pas très orthodoxe pour des systèmes d’information et de communication militaires.

C’est dire que l’efficience de la «Grande armée du Sahel» est, dans une certaine mesure, tributaire de la pénétration Internet, pas toujours optimale dans nos zones rurales.

Pour tout dire, pour un galop d’essai, c’est plutôt un démarrage au petit trot pour une mécanique qui n’est pas encore bien rodée. Et qui attend surtout l’indispensable nerf de la guerre qui lui permettra d’être pleinement opérationnelle et d’avoir une présence pérenne dans le Sahelistan, où un terrain nettoyé est vite réinvesti par ceux qui venaient d’en être chassés. 

Hugues Richard Sama
 

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