La pilule du chef contient des effets secondaires. Indiqué pour la cure d’amaigrissement des dépenses publiques, elle va certainement filer le blues à certains ministres et Directeurs nationaux, dont elle réduit drastiquement les marges de manœuvres. Annihile certains rêves de confort, comme l’achat de véhicules de luxe et consorts.
Engagé dans le combat de la rationalisation des dépenses courantes, le chef de l’Etat a décidé que pour 2018, les acquisitions de véhicules vont être limitées à ceux des forces de défense et de sécurité, ainsi qu’au programme commun piloté par la Direction du matériel et du transit administratif (Dmta). Une mesure contenue dans le projet de loi de finances 2018 qui, en décodé, tient lieu d’avertissement à tous les probables contrevenants à la décision du boss, qui pourrait sévir. Et lourdement !
Mise en œuvre de la politique des 15%
Décidé à mettre fin au goût de luxe de certains de ses collaborateurs qui, parfois dépensent l’argent public dans des futilités, sans pour autant toucher à leurs conditions de travail optimales, le Président a, dans la même lignée, centralisé les acquisitions de mobilier de bureau au niveau de la Dmta. Une option technique qui permettra, comme exposé par le ministère des Finances, en Conseil des ministres, de réaliser des économies d’échelle. L’expérience prouvant que les administrations publiques dépensent plus cher lorsqu’elles achètent en ordre dispersé.
Autre gain de la décision du Président, qui n’est qu’un retour à la norme, la Dmta ayant été créée, à l’époque, pour jouer le rôle de centrale d’achat de l’Etat pour certaines dépenses récurrentes, c’est la mise en œuvre de la politique d’offre de 15% de la commande publique en meubles aux artisans locaux.
Crédits alloués aux Organisations internationales
Le chef de l’Etat ne s’est pas arrêté là. Macky Sall a réglé une vieille récrimination de certains de ses ministres, mais non sans encadrer sa mesure. Dans le budget 2018, les crédits prévus pour le règlement de la contribution du Sénégal aux budgets des organisations internationales, naguère logés aux Affaires étrangères, sont désormais ventilés entre les ministères travaillant avec lesdites organisations. «Lorsque ces dernières ont un caractère technique bien spécifique», prévient le chef de l’Etat. Une nouvelle trouvaille qui permettra d’alléger le ministère des Affaires étrangères, lequel pourra ainsi se concentrer sur les organisations à dominante politique et diplomatique. Les organismes à vocation technique étant désormais suivis, sur le plan budgétaire, par les ministères techniques concernés.
L’OBS