Dans la bande en question, on entend une voix attribuée à Pape Samba Mboup déclarer que le Président Macky Sall a financé plusieurs candidats aux législatives comme Aïda Mbodji et lui-même (P. S. Mboup).
Cette déclaration de Clédor Sène a mis en colère l’ancien chef de cabinet de Wade. Qui assure que la bande est un montage. Que celui qui l’accuse d’être à la solde de Macky Sall est un mercenaire dont la religion est l’argent.
Pape Samba Mboup en a profité pour faire de graves révélations sur l’affaire du meurtre de Me Babacar Sèye, le juge du Conseil constitutionnel assassiné en 1993, avant la proclamation des résultats de la présidentielle de cette année, et pour laquelle Clédor Sène a été condamné comme co-auteur avant d’être amnistié sous Wade.
Les enquêteurs ont dû, à plusieurs reprises, demander à Mboup de s’en tenir à l’affaire pour laquelle il est convoqué.
Joint au téléphone après la confrontation, Pape Samba Mboup a versé dans les insinuations douteuses et proféré implicitement des menaces. Il dit : «Je soupçonne les mêmes personnes qui ont commandité le meurtre de Me Babacar Sèye d’être derrière cet enregistrement parce qu’on a quitté leur parti. Moi aussi, j’ai des lettres que Clédor écrivait à Wade. Wade lisait et me demandait de les détruire mais j’ai tout gardé.»
Ces «mêmes personnes» ne devraient être que les responsables du Pds dont Wade lui-même. Pape Samba Mboup ayant été exclu de ce parti en même temps que Farba Senghor et Wade accusé, puis blanchi, du meurtre de Me Sèye.
Les deux parties se retrouvent ce mercredi à la Section de recherches pour une deuxième confrontation. Celle-ci s’annonce épique. D’autant que Clédor Sène promet de remettre aux enquêteurs un deuxième enregistrement d’une trentaine de minutes.
Libération