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La sonkophobie, une haine de classe !

POLITIQUE
Mercredi 10 Octobre 2018

La sonkophobie, une haine de classe !
Par Guy Marius Sagna

Santé en grève, justice en grève, insécurité alimentaire de plus de 400.000 sénégalais (l’Etat n’arrivant pas à mobiliser 1 milliard pour le Pusa de mai à juillet 2018). Témoins des souffrances des populations nos murs disent « Eau secours ». Les insuffisants rénaux meurent à petit feu. Le privé national crie sa marginalisation. La jeunesse est ensevelie par le désert du Sahara et les eaux de la Méditerranée. N’en pouvant plus les commerçants disent « Auchan dégage ! »…Comment ne pas penser à la crise dont parlait Antonio Gramsci dans ses Cahiers de prison ? « La crise, c’est quand le neuf tarde à naître et quand le vieux tarde à mourir. Dans cet entre-deux [c’est-à-dire la crise] surgissent les phénomènes morbides les plus variés ».

Parmi les phénomènes morbides, le déluge de haine des représentants « du vieux [qui] tarde à mourir » à l’endroit du « neuf [qui] tarde à naître », la vieille société de parasites, de collabos, horde de chacals et d’hyènes qui déchaîne un torrent de haine en direction d’un des représentants de l’autre Sénégal auquel de plus en plus de citoyens sénégalais pensent quand il est question d’intention de vote à la prochaine élection présidentielle : Ousmane Sonko. C’est l’ancien premier ministre Aminata Touré qui donnera, en août dernier, le signal à la meute des chiens de garde. « Quel commentaire faites-vous de la sortie du leader de Pastef, Ousmane Sonko, selon qui, entre autres, Macky Sall est un poltron ? ». Elle répond : « S’il pense que c’est à l’école de l’insolence et des injures qu’il va gagner ses galons en politique, il ne tardera pas à savoir ce qu’en pensent les Sénégalais (…)

Cette politique de l’injure est à combattre vigoureusement, on risque de se retrouver face à des dérapages, car les militants ne vont pas continuer à accepter que leurs leaders soient traités impunément de la sorte. Avant que l’on en arrive là, il faut mettre un terme à cet ensauvagement de la vie politique par des acteurs qui pratiquent la politique de la terre brûlée, parce que n’ayant pas d’autres arguments à faire valoir. (…) ». Et depuis, les membres de la fine fleur de la collaboration avec l’impérialisme se succèdent au micro. Fatou Thiam : Ousmane Sonko est financé par des organisations islamistes. Ahmed Khalifa Niasse : Ousmane Sonko est le représentant de Daesh au Sénégal. Ousmane Faye : Ousmane Sonko est financé par des lobbies qui veulent combattre les confréries. Ouza Diallo : si Ousmane Sonko devient président, il y’aura plus de Magal au Sénégal. Dans un pays où l’Imam Ndao a été injustement écroué pour terrorisme, l’accusation est grave. Ceux qui pensent que l’enjeu est Sonko se trompent. Rappelons-nous du conseil du professeur de Frantz Fanon, Joseph Henri. « Quand vous entendez dire du mal des Juifs, dressez l’oreille, on parle de vous. ». Quand vous entendez dire du mal de Sonko, tendez l’oreille, on parle de vous patriotes, anti-impérialistes, panafricanistes… Il y a aussi eu les sorties de Alioune Sow, de Tanor Dieng…

En réalité, mieux que tous les chiffres qui sont distillés, les réactions, loin d’être exhaustives, de ces représentants de l’oppression néocoloniale du Sénégal et de l’Afrique sont le plus fiable des sondages. A leur challenge de survie qui s’explique par la menace de voir leur Sénégal d’oppression du peuple pour qui ça saigne au quotidien afin que cela baigne pour eux, les citoyens ont répondu avec humour par le #SadagaChallenge. « J’ai vu Ousmane Sonko avec… ». Mais ne nous méprenons point. Ne banalisons pas. Il s’agit pour ces babouins de la vieille société, qui prennent les sénégalais pour des singes dont ils doivent ad vitam aeternam exproprier la sueur, de régler par la violence verbale, la désinformation et la diversion, pour l’instant, une divergence d’intérêts. D’un côté celles et ceux qui s’empiffrent des avantages indus des fonds politiques, des budgets du Hcct, du Cese, de l’assemblée nationales, de nos ressources naturelles…

De l’autre celles et ceux qui se partagent les 54% de taux d’analphabétisme, les plus de 400.000 sénégalais qui vivent dans l’insécurité alimentaire, les 65% de taux d’échec au baccalauréat chaque année, les 04 femmes qui meurent chaque jour d’une grossesse ou de ses suites, les 05 emplois qui seront perdus pour chaque emploi « créé » par Auchan, les victimes de l’insécurité mais également de la répression financière qu’exerce le franc CFA…C’est de l’enfer des seconds (le peuple) qu’est fait le paradis des premiers (la bourgeoisie bureaucratique Sall et alliés). Et dans cette guerre politique contre le courant et le projet politiques de sortie de la pauvreté incarnés par Ousmane Sonko, le président Macky Sall et ses alliés utilisent en l’adaptant ce que Michel Collon appellent les « classiques cinq formes de la propagande de guerre » qui pourraient donner ici :

1. Cacher les intérêts.
2. Diaboliser les adversaires.
3. Cacher l’histoire du Sénégal et de l’Afrique.
4. Présenter des agresseurs comme victimes.
5. Censurer les points de vue opposés.

Que toutes celles et tous ceux qui aspirent à la transformation structurelle du Sénégal sachent qu’ils en entendront d’autres. De bien pires. Alexandre Dumas, auteur de La Dame aux camélias ira jusqu’à oser écrire : ” Nous ne dirons rien de leurs femelles par respect pour toutes les femmes à qui elles ressemblent quand elles sont mortes. ” Nos apprentis Dumas sénégalais agitent la burqa des femmes de Sonko. Rien n’y personne ne sera épargné par leur instinct de survie. Il y a instinct de survie et instinct de survie. Quand la Pologne est menacée de partition et de démembrement par la Russie, l’Autriche et la Prusse, la noblesse polonaise accepte de renoncer à ses privilèges féodaux pour se rallier « à la révolution démocratico-agraire avec un esprit de sacrifice sans précédent ». Un témoin-commentateur historique de ces événements dira : « L’histoire universelle, ne connaît pas d’autre exemple d’une telle noblesse d’âme chez les nobles ». C’est cette forme d’expression de l’instinct de survie qu’attend le peuple sénégalais. Certains se rallieront à la révolution anti-impérialiste démocratique et populaire devant le risque de maintien et de renforcement de la recolonisation du Sénégal et de l’Afrique. D’autres résisteront farouchement au changement. Verbalement et physiquement. Face à la violence verbale il faudra répondre par plus d’anti-impérialisme, plus de patriotisme, plus de souveraineté populaire, plus de panafricanisme. Et se préparer à se protéger et à faire face à la violence physique. Il faudra continuer inlassablement à expliquer au peuple, afin qu’il comprenne davantage, pourquoi l’alternative est l’option d’un Sénégal libéré dans une Afrique libérée et unie qu’incarne aujourd’hui Sonko.

Ce peuple est notre seul roc. Ce peuple commence par tous les patriotes, les anti-impérialistes panafricanistes, la gauche résistante… C’est le projet d’émancipation de la néocolonie du Sénégal, de sortie du sous-développement du peuple qui est menacé à travers le meilleur porte drapeau (Ousmane Sonko) des aspirations du peuple sénégalais, à l’heure actuelle, qui suscite la furie. Les représentants de l’homme de l’impérialisme en général, de l’impérialisme français en particulier qu’est Macky Sall doivent continuer à avoir peur. Leurs signaux de détresse ne doivent nullement nous ébranler. Cela doit être clair ! Ils ne pourront plus bénéficier des fonds politiques, des nombreuses institutions aussi inutiles, budgétivores que clientélistes, des spéculations foncières…Tout ira au peuple. Les impérialistes ? Le Sénégal aux sénégalais et aux africains pour un monde où l’on mettra en avant solidarité et complémentarité. Fini le Tong-tong national ! Suffit le Tong-tong continental !

Dakar, le 09 Octobre 2018
 

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