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L'essentiel


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La parole de Macky SALL est instable, légère et dangereusement spécieuse

TRIBUNE LIBRE
Lundi 6 Mai 2019

Son excellence, monsieur Macky SALL, président de la République est à l’entame de son second ou deuxième mandat, c’est selon. 
Avec une majorité relativement confortable, il vient d’être réélu au premier tour à l’issue du scrutin du 24 Février 2019. 
Il n’est point besoin de revenir sur le fait que ledit scrutin n’a été que l’aboutissement, le point d’orgue d’un processus électoral biaisé, faussé, vicié, vicieux et négativement maculé par toutes sortes de dysfonctionnements et de forfaitures, et surtout par la violation de l’esprit consensuel qui doit présider à l’établissement de règles de jeu correctes, équitables et objectives admises par toutes les parties prenantes. 
On ne peut, sauf à faire de la spéculation ou à verser dans la vaticination, décrire la tournure que prendra ce nouveau mandat, ce nouveau bail, ce nouveau contrat social entre le président de la République et le peuple sénégalais. Toutefois, il est toujours possible de subodorer les contours du prochain magistère de Macky SALL à partir des lourdes tendances de sa gestion antérieure ainsi que des signaux et pré signaux décryptables dans ses récents propos, les actes qu’il a posés et son comportement. 
Le Président Macky SALL, contrairement à ce qu’il veut faire croire aux Sénégalais, est dans une logique de continuité de son premier mandat fortement caractérisé par une parole instable, des déclarations que l’on pourrait à bon droit qualifier de mensongères (il a nié publiquement avoir récusé Ousmane NGOM comme organisateur des élections de 2012), des maladresses outrageantes, une démarche cachottière à la limite de la sournoiserie et une absence d’éthique présumée. 
Il y a lieu de rappeler opportunément que le Président Macky SALL a été élu pour la première fois en 2012, au second tour avec 65% des suffrages, ce qui a fait dire, imprudemment à certains analystes politiques qu’il a été le Président le mieux élu du Sénégal. Pour mémoire, le candidat Macky SALL avait obtenu 25% au premier tour ; un score qui reflétait son véritable poids politique. Les 65% provenaient de l’agrégation de toutes les voix mécontentes de la politique du régime libéral marquée par une gabegie sans limite, une arrogance outrancière et surtout, et par-dessus tout, par des velléités clairement affichées de procéder à une dévolution monarchique du pouvoir. 
Ainsi, plus que la manifestation d’une quelconque adhésion au projet politique du candidat Macky SALL, il s’agissait pour les Sénégalais outrés et déçus de se débarrasser du Président Abdoulaye WADE qui personnifiait à leurs yeux toutes les grosses tares et les graves dérives qui conduisaient inéluctablement notre pays vers les abysses d’un avenir incertain. Le peuple n’avait pas voté pour Macky, mais contre Abdoulaye WADE. 


Le premier mandat de Macky SALL a été marqué par l’instabilité de sa parole, la non-tenue de ses promesses, le non-respect de ses engagements, des abjurations publiques et des reniements spectaculaires. Il y a lieu, par devoir de mémoire, de rappeler que la période qui a précédé l’élection de Macky SALL a été lourdement émaillée d’évènements malheureux survenus lorsque le peuple sénégalais, debout comme un seul homme avec une capacité d’indignation retrouvée, s’est farouchement opposé, au prix d’ultimes sacrifices, aux délires pouvoiristes du Président Abdoulaye WADE. Concernant ce dernier, je lui avais dit dans une de mes contributions à la veille de l’élection, que je ne souhaitais pas qu’il prononçât ces mots de Don DIEGUE «O souvenirs de ma gloire passée ! Œuvre de tant d’années en un jour effacé». 
Malheureusement, obsédé par le sort de son fils qu’il considère comme le meilleur des Sénégalais et obnubilé par son rêve d’en faire le Président de la république, il n’écouta que sa pulsion paternelle et sa vision étriquée de la dévolution monarchique du pouvoir. 


Aussi, après avoir marqué de manière héroïque l’histoire politique de notre pays, finira-t-il par sortir par la petite porte. 
Revenons sur cette période de fortes et dangereuses tensions politiques qui a vu la convergence et la confluence des forces vives de la nation, il me parait juste de magnifier l’engagement des différents leaders de l’opposition d’alors à tenir tête au régime. C’est ainsi que dans le cadre d’un serment collectif, ils avaient tous juré de rester à Dakar pour former un bloc de résistance monolithique et faire face à la machine répressive du régime. 
Tous les leaders d’opposition et potentiels candidats à la présidentielle étaient signataires de ce pacte. Et, pendant que les autres responsables se sacrifiaient physiquement pour respecter leur parole en affrontant les forces de l’ordre dans des combats de rue mémorables, le candidat Macky SALL s’est délié de son serment en se rendant à l’intérieur du pays pour battre campagne, d’aucuns diraient qu’il s’était débiné. 
Cela a été un acte inélégant, vilain et dépourvu de dignité que certains de nos compatriotes avaient vite fait d’assimiler à de la trahison ; ils y voyaient la violation délibérée de la parole donnée. L’attitude de Macky était prémonitoire de sa manière de conduire ses charges présidentielles. 


Le Président Macky SALL aurait parcouru des milliers de kilomètres et visité des milliers de villages. Et c’est après avoir fait trois fois le tour du Sénégal, qu’il a proposé le « yoonu yokkuté ». Ainsi décliné en langue nationale, ce programme ne pouvait que convaincre les Sénégalais, notamment ceux du monde rural. Hélas ! À peine s’est-il installé au palais qu’il a eu une nouvelle trouvaille avec le Plan Sénégal émergent (PSE). Nos compatriotes qui avaient reçu la visite du candidat Macky SALL ont dû se dire qu’il y a eu tromperie sur la marchandise et qu’ils ont été floués par un véritable bonimenteur. On est à bon droit de voir dans ce revirement programmatique le relent d’une parole non respectée. 
Dans sa volonté de convaincre le maximum de Sénégalais et d’emporter l’adhésion de la majorité d’entre eux à son projet politique, le candidat Macky SALL avait pris l’engagement ferme, urbi et orbi, de réduire son mandat à cinq ans. 


Devenu président, il a réitéré solennellement et moult fois le même engagement. On sait ce qui est advenu de cette promesse ; encore une parole non respectée. N’avait-il pas promis, prenant à témoin les opinions nationale et internationale, que jamais il ne nommerait son jeune frère à un poste de responsabilité publique ; ne l’a-t-il pas nommé à la tête de l’institution la plus « juteuse » du pays ? Et que dire de la nomination de son beau-frère à une super station ministérielle qui en fait le membre du gouvernement le plus balèze financièrement. A y regarder de près, on se rend compte qu’à eux trois (Macky, Aliou et Mansour), ils gèrent un budget cumulé de presque mille milliards de francs ; c’est l’équivalent du tiers du budget national. C’est à la fois scandaleux, indécent et honteux. 
Le Président de la république avait déclaré solennellement qu’il ne protégerait aucun délinquant financier, allant même jusqu’à préciser que la CREI c’est pour les fautifs de l’ancien régime, mais que par contre l’OFNAC est destiné aux responsables de l’actuel régime. Ce n’était que de la poudre aux yeux, une déclaration sans conviction, pures balivernes. Comment expliquer que le directeur du COUD ne soit point inquiété jusqu’à présent. Et pire, n-a-t-il pas été récompensé de ses turpitudes et autres pratiques dolosives par une promotion qui, il faut le dire, relève de l’insulte. 


Par rapport à ses maladresses légendaires et le plus souvent outrageuses voire outrageantes, on peut citer entre autres, sa participation ostentatoire à la grande marche organisée à Paris, en hommage aux victimes de Charlie Hebdo. Cette marche avait pour objectif principal de réclamer, au nom de la liberté d’expression, le droit d’insulter notre bien aimé Prophète (PSL). Personnellement je continuerai à penser et à dire que c’est l’acte le plus grave commis par le Président Macky SALL depuis qu’il exerce des responsabilités publiques. Maladresse du même ordre, le fait qu’il ait cautionné l’acte blasphématoire de son ministre des affaires étrangères, Sidiki KABA qui est allé se prosterner devant le mur des lamentations, un acte d’adoration insultante pour toute la Ummah islamique et qui a poussé la malveillance et l’outrecuidance au point de brutaliser les préposés à la garde de la mosquée d’Al AQSA. A croire que nous avons des impies impénitents à la tête du pays constitué à 95% de musulmans ; et malgré toutes ces maladresses attentatoires à notre foi,  nos chefs religieux n’ont jamais réagi, s’emmurant pour la plupart dans un silence coupable et complice. DIEU saura reconnaitre les siens. Comme maladresses également, on peut citer son fameux «Salatul ala Fatiha» ainsi que son refus manifeste de se déchausser là où le khalife général des mourides se soumet volontiers à une telle exigence. 


Parmi les maladresses, il y a ces propos très maladroits, à la  limite, offensantes tenues pendant la campagne électorale. En effet, sous une forme que certains ont vite fait de considérer comme un chantage, il a conditionné et subordonné le développement de la Casamance à sa victoire. Il venait ainsi de commettre une grave erreur ; ignorant totalement le substrat culturel  et la psychologie sociale des Casaçais, il avait perdu de vue que ce ne sont pas des gens qu’on menace ni qu’on fait chanter. Ces peuples du sud ont un sens élevé de l’honneur, sont imbus de dignité et d’une fierté incorruptible. Concernant toujours la Casamance, alors qu’il a octroyé une assistance substantielle et conséquente aux victimes d’un chavirement ainsi qu’à des éleveurs ayant perdu des bêtes de leurs cheptels, le Président Macky SALL n’a jamais daigné se rendre en Casamance pour manifester sa solidarité, son soutien moral et sa compassion aux victimes de la tuerie de Boffa Bayotte. Tous ces comportements qui s’apparentent à du dédain, sans pour autant la justifier, pourrait expliquer la radicalisation récente de certains acteurs de la crise irrédentiste. Il faut un traitement égalitaire de tous les citoyens pour éviter les frustrations susceptibles d’être exploitées par des esprits malveillants et malintentionnés. Au chapitre des maladresses on peut évoquer, pour s’en indigner, le fait d’accuser ses propres compatriotes d’être sales et de manquer d’hygiène et ce, devant un parterre d’autorités étrangères ; encore une preuve supplémentaire du manque total de respect du Président de la république vis-à-vis des Sénégalais. 


Dans le souci de vouloir faire croire à une nouvelle démarche politique, le Président Macky SALL n’a eu de cesse de profiter de chaque occasion, même les plus anodines, pour lancer son appel au dialogue. Un appel au dialogue qui ne respecte aucun formalisme, tout juste des propos lancés en l’air pour abuser l’opinion publique et se faire  passer pour un homme ouvert alors que, de notoriété publique, il est connu comme étant quelqu’un de fermé et de renfermé, un complexé, un introverti très rétif à la discussion et d’un esprit intolérant qui n’accepte pas la contradiction. Et comme j’ai eu à le dire dans une récente contribution, cet appel au dialogue est apocryphe et sans objet ; c’est une manœuvre spécieuse et malsaine qui manque totalement de sincérité d’autant que son initiateur lui-même n’y croit guère. Pour preuve, ne vient-il pas de décider tout seul de la suppression du poste de Premier ministre sans aucune consultation. Comment peut-on réviser 22 articles de la Constitution sans consulter les acteurs politiques, la société civile et ses propres partisans ? Ce n’est rien de moins qu’un mépris à l’égard de toute la classe politique et un manque notoire de considération envers le peuple sénégalais. 


Pour toujours faire croire à une réorientation stratégique dans sa démarche politique et à une véritable rupture paradigmatique dans la conduites des affaires publiques, le Président Macky SALL, friand de nouvelles formules, nous enfume avec son fameux « fast-track » qui, à y regarder de près, n’est que du toc, un slogan creux, oiseux, vaseux et d’une vacuité irritante qui laisse transparaitre une absence totale de vision. Mais ce qui est à la fois triste et désopilant, c’est que tous les affidés, sbires, séides, valets, courtisans et autres individus stipendiés du prince s’en donneront à cœur joie pour se faire l’écho de ce slogan qu’ils n’hésiteront pas à considérer comme la trouvaille du siècle, l’expression de sa valeur intellectuelle et de sa densité cognitive ; alors que « fast-track » ne veut rien dire d’autre que cadence accélérée. L’honnêteté intellectuelle commande de rendre à Mimi Touré ce qui lui appartient ; aucune subtilité lexicale, même à l’anglaise, ne pourra usurper le concept d’autrui. Quand on a un coefficient intellectuel qui laisse à désirer, on ne peut que se complaire dans le plagiat ou se parer des plumes du paon 
C’est sur le tard, après sept ans de magistère, que le Président vient de se rendre compte de l’inanité du Premier ministre.

 

La suppression de ce poste est une décision politique majeure qui, il faut vraiment s’en désoler, a été décidée en catimini. Il me suffit de faire miens ces propos de l’analyste politique Momar DIENG « Le propre d’un dirigeant qui exerce les plus hautes charges est de s’inscrire dans des principes fondamentaux de gouvernance publique, à savoir le respect des populations et la transparence des actes. » ; et à l’analyste d’ajouter « La suppression prochaine de la primature peut être du domaine des attributs du Président élu, mais la cachotterie qui a consisté à le taire aux électeurs relève d’une malhonnêteté intellectuelle. » Ce commentaire est sans commentaire, sinon que d’ajouter que les politiciens sénégalais, dans leur écrasante majorité, ont, à l’instar des filous, des félons, des fourbes et des fripouilles, un esprit retors ; ils se complaisent dans la roublardise et développent la cachotterie comme mode d’action. Honni soit qui mal pense à quelqu’un particulièrement. 


Une des tares de nos gouvernants actuels réside dans leur propension pathologique au mensonge. Dans notre pays l’imaginaire populaire considère que le pouvoir est d’essence divine, c’est pourquoi son titulaire apparait comme un être exceptionnel représentant DIEU sur terre, par conséquent, paré de toutes les vertus, et  qu’à ce titre sa parole ne peut qu’être sacrée.  
Un chef ne doit et ne peut mentir. Malheureusement il a été constaté et relevé à suffisance que la parole de Macky SALL est instable, légère, dangereusement spécieuse et qu’elle ne mérite guère qu’on lui accorde un quelconque crédit.  


Mentir c’est donner pour vrai ce que l’on sait faux, mais aussi nier ce que l’on sait vrai. Devant son peuple et la communauté internationale et en direct lors d’un show médiatique et narcissique qu’il a organisé au palais, le Président Macky SALL a vigoureusement nié avoir récusé le ministre Ousmane NGOM ; et les internautes se chargèrent de le démentir. On dément un menteur. Devant le khalife général des mourides, le Président Abdoulaye Wade l’a publiquement accusé d’avoir menti sur des milliards qu’il lui aurait remis ; et jusqu’à présent aucune réaction ni démenti. 


Cette séquence sur la suppression du poste de premier ministre me permet de faire la transition pour évoquer l’installation du nouveau gouvernement. Les critères retenus pour choisir les ministres me paraissent  en totale contradiction avec les principes de la république et dangereux pour la cohésion nationale. Nous sommes en république et dans une république le seul élément d’intégration, de participation, d’identification et d’appartenance c’est la citoyenneté.  
Aussi, me parait-il incongru, sous prétexte de dosage et d’équilibre, de prendre en compte et de mettre en exergue des considérations d’ordre religieux, confrérique, ethnique et territorial. En suivant cette logique, pourquoi ne pas prendre en compte la taille, le teint, la corpulence et la situation matrimoniale, etc…Pourquoi, proportionnellement à leur représentativité, les ministres appartenant à une certaine ethnie sont-ils plus nombreux que les Ouolofs ? Pourquoi les ethnies minoritaires sont exclues systématiquement de tous les gouvernements ? 


Les membres du gouvernement doivent être nommés par rapport à leur compétence technique. Cela ne me gênerait pas qu’on ait dix ministres chrétiens, l’essentiel étant qu’ils soient en capacité de régler efficacement et de la meilleure manière les problèmes des Sénégalais.  
C’est l’occasion d’évoquer la nomination scandaleuse du sieur Cheikh Omar Hanne au poste de ministre de l’Enseignement supérieur ; une nomination fondée sur trois critères : la proximité affective, il a été un condisciple de Macky SALL ; l’affinité ethnique, il est hal pulaar ; et enfin l’appartenance partisane, c'est un membre influent de l’APR. 
En réalité et à tout prendre, la suppression du poste de premier ministre a deux objectifs alternatifs, soit c’est pour préparer un membre du clan « Faye-Sall » pour succéder au Président Macky SALL (il y aurait eu des réunions familiales et le choix aurait été porté sur Mansour FAYE), soit c’est pour solliciter un troisième mandat.  
Le Président Macky SALL craint beaucoup ce qui adviendra après lui ; il lui faut nécessairement un homme de confiance pour assurer ses arrières. Les Sénégalais, sauf à vouloir être naïfs et refuser de regarder les choses en face, doivent se convaincre et retenir que le Président Macky SALL sollicitera un troisième mandat ; sa démarche est claire et ne laisse aucun doute à ce sujet.  
Le cas échéant, il appartiendra aux Sénégalais de démontrer et de prouver à la face du monde qu’ils peuvent être aussi déterminés, sinon plus, que tous ces peuples qui, avec foi et conviction, se dressent contre leurs dictateurs, tyrans et autres despotes. C’est une obligation morale, un devoir civique et un impératif politique et social  pour tout patriote se s’opposer aux dérives du Président Macky SALL qui, certainement conforté par les assurances d’un collège de devins, d’une clique de charlatans et d’un ramassis de faux dévots, considère les Sénégalais comme des moins que rien. 
Il s’agit d’entamer dès à présent des actions d’information, de sensibilisation et de mobilisation à grande échelle pour préparer les populations à une véritable résistance populaire et citoyenne dans le strict respect des lois et règlements et en totale conformité, tout aussi rigoureusement, avec les dispositions constitutionnelles. Aussi me parait-il judicieux d’initier une réflexion ouverte et large sur l’éventualité de la mise en place d’une structure dédiée pour prendre en charge les batailles futures. Je pencherais pour un mouvement populaire de résistance citoyenne. Dans cette perspective, la diaspora et la jeunesse dans toutes ses composantes devraient  pouvoir en assurer le leadership 
L’opposition tétanisée et sous l’effet de la sidération après sa défaite lors de la présidentielle semble sortir de sa torpeur ; les quatre candidats malheureux ont produit un communiqué pour coller à l’actualité. Leur réaction est sans vigueur. L’erreur qu’il ne faudrait surtout pas commettre, c’est de réduire l’opposition à ces candidats défaits.  


J’ai la conviction que l’opposition traditionnelle ne peut plus apporter la riposte vigoureuse et efficace nécessaire. Partout dans le monde les partis politiques et les syndicats sont débordés sur leurs flancs par des citoyens décidés de s’assumer et à se prendre en charge ; les gilets jaunes en France, la révolte citoyenne en Algérie, au Soudan etc… Il y a lieu de créer un nouveau pôle oppositionnel constitué de la diaspora, des jeunes et de patriotes de tous âges, notamment les seniors imbus de valeurs républicaines, de principes moraux qui sont prêts à transmettre aux jeunes générations le sens de l’honneur, de la dignité et de la fierté. 


Je comprends que certains soient effrayés par la perspective d’un séjour carcéral à Rebeuss qui, comme je l’ai toujours dit, a un double symbole.  
En effet, c’est à la fois un purgatoire et un lieu de punition pour ceux –là qui ont porté tort à la communauté par des actes et des comportements qui ont perturbé l’ordre social et les règles de vie commune ; mais Rebeuss constitue aussi un lieu de bonification, d’élévation spirituelle et d’ascension sociale pour les âmes bien nées.  


Les uns et les autres doivent comprendre que les pouvoirs temporels de nos Présidents sont d’une ridicule insignifiance par rapport à la Toute-puissance d’ALLAH dont les Lois et les Décrets sont immuables, irréversibles et susceptibles d’aucun recours. Il nous faut accepter de consentir les sacrifices nécessaires pour libérer le peuple des fourches caudines du régime actuel qui cherche à instaurer la terreur comme mode de gouvernance. Tous les patriotes doivent se dresser et lutter contre la dictature de la pensée unique. 
Hélas ! Le Sénégal est aujourd’hui sous la férule impitoyable d’un seul et simple individu qui dicte sa loi et fait marcher tout le monde au pas ; personne ne bronche. Comment a-t-il pu s’imposer aussi facilement ? Lui dont Souleymane Jules DIOP disait qu’il est incapable, incompétent, faible et sans épaisseur intellectuelle et que jamais dans ses rêves les plus osés il n’a envisagé d’être plus qu’un modeste chef de service. Et Souleymane Jules DIOP d’ajouter, à l’époque, sous forme d’avertissement, que voter pour Macky SALL, c’est élire Marième FAYE.  


Aujourd’hui nous assistons à un phénomène inédit en république ; les populations, les organisations syndicales ainsi que les associations villageoises et autres regroupements préfèrent adresser leurs requêtes et leurs doléances à la première dame plutôt qu’au Président de la république. C’est éloquent ; mais c’est la triste réalité. 
Le pouvoir au peuple, les servitudes aux gouvernants. 

Dakar le 04 Mai 2019                                                          

Boubacar SADIO 
                                                           
Commissaire divisionnaire de police de classe exceptionnelle à la retraite

 



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