Le Secrétaire général de And jëf/Parti africain pour la démocratie et socialisme (Aj/Pads) déplore la démarche solitaire du président de la République et milite pour des concertations en vue d’améliorer le système électoral. “Si nous ne sommes pas d’accord avec cette amélioration qu’on retourne aux règles qui lui avaient permis de devenir président de la République. S’il ne le fait pas et change sans le consentement de son opposition, et qu’il y a demain des problèmes dans ce pays, c’est Macky Sall et ses compagnons qui seront responsables. Nous sommes prêts à tout’’, avertit le membre et Coordonnateur du Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr). Mamadou Diop Decroix déclare en outre que leur démarche vise à pré- server la stabilité du pays. “S’il est encore possible pour Macky Sall et ses compagnons d’écouter le peuple, qu’ils le fassent avant qu’il ne soit trop tard’’, alerte-t-il.
Le leader d’Aj/Pads a par ailleurs rappelé que c’est à partir de 2016 que le Sénégal a connu des problèmes dans le processus électoral qui a été, d’après lui, accentué par les multiples couacs notés lors des élections législatives du 30 juillet 2017. “Nous avons surtout insisté sur le fait que lorsque ces problèmes ont été posés sous Diouf en 1996, il est allé s’expliquer à la télévision auprès des Sénégalais pour dire que nous allons prendre des dispositions nécessaires pour rectifier. Il l’a fait avec son opposition à l’époque. Ce qui avait donné l’observatoire national des élections (Onl) qui est devenu la Cena (Commission électorale nationale autonome)’’. Une démarche contraire à celle de Macky Sall, selon le porte- parole du jour. “Après les disfonctionnements des dernières élections, on s’attendait à ce que le président dise : on va discuter pour corriger. Mais il ne l’a pas fait. Il a plutôt félicité son ministre de l’Intérieur, ses cadres et a dit sur un ton considéré comme une insulte : 2019, maa ko ress (J’en fais mon affaire)’’, se désole le leader de l’opposition. Mamadou Diop Decroix n’a pas manqué de dénoncer la volonté du pouvoir en place d’éliminer, selon lui, Khalifa Sall et Karim Wade de la Présidentielle de février 2019. Toujours dans le même registre, les membres du Fnr se sont aussi plaints de l’affaire Imam Ndao.
Prenant la parole, l’Archevêque de Dakar a d’abord tenu à saluer la démarche de l’opposition avant de l’inviter à travailler à sauvegarder la paix et la stabilité du pays. Aux yeux de Monseigneur Benjamin Ndiaye, la cohésion sociale incombe à tous les Sénégalais, avec à la tête, l’opposition et le pouvoir, les principaux acteurs du jeu politique. “La paix est le meilleure patrimoine et le meilleur legs que nous ont laissés nos ancêtres. Nous devons tout faire pour la préserver. Il y a des moyens pour l’atteindre mais la violence n’en est pas un’’, déclare le religieux. Il invite ainsi les parties prenantes du jeu politique sénégalais à s’asseoir autour d’une table et à s’écouter afin de faire des propositions sur contre-propositions pour arriver à un consensus. “Je ne peux malheureusement que prier pour vous. Les ambitions existent mais c’est Dieu qui donnent le pouvoir’’, a conclu l’Archevêque.