C’est sous l’égide de la Chambre de commerce d’industrie et de Navigation et en collaboration avec le gouvernement autonome des îles Canaries et le Cabildo (Conseil régional) de Fuerteventura que le projet Africagua a été mis sur place. Cette année, il est à sa cinquième édition. C’est une rencontre biennale d’envergure internationale axée sur l’eau et les énergies renouvelables.
Qu’est-ce qui justifie le choix porté sur le Sénégal pour être le pays invité d’honneur de la cinquième édition qui se tiendra les 6 et 7 novembre 2017 à Fuerteventura ?
Le Sénégal étant un pays limitrophe des Îles canaries a mis en marche depuis quelques années le Plan Sénégal Emergent. Ce programme de développement offre des places de choix aux secteurs de l’eau et des énergies renouvelables. Il s’agit d’assurer une parfaite disponibilité de l’énergie au moindre coût et en garantissant l’accès universel par la diversification des origines. Le Sénégal est dans cette dynamique. Il s’y ajoute que les îles Canaries, comme étant la porte sud de l’Europe et voisines du Sénégal, représentent un allié de taille pour accéder aux politiques d’aide européenne. En guise d’exemple, c’est la première fois que le Sénégal participe aux programmes du projet INTERREG MAC (Ndlr : la Commission Européenne a approuvé le 3 juin 2015 le nouveau Programme de Coopération INTERREG V-A EspagnePortugal MAC (Madère-Açores-Canaries) 2014-2020, avec un budget total de 130 millions d'euros (85% financés par le Fonds Européen de Développement Régional-FEDER). Il faut aussi souligner que les relations entre le Sénégal et le Royaume d’Espagne sont au beau fixe et se bonifient de jour en jour. C’est aussi l’occasion de magnifier le rôle de la Casa Africa qui contribue à la consolidation de ces relations. Et pour illustrer mon propos, le gouvernement autonome des Canaries présentera ce jeudi au King Fahd Palace 18 projets cofinancés par l’Europe, et le Sénégal fait partie des bénéficiaires.
Peut-on avoir une idée sur les autres pays qui vont participer à cette rencontre ?
D’abord il faut dire que certains pays comme le Sénégal, le Cap-Vert, la Guinée Equatoriale, la Mauritanie, le Guinée Conakry, le Maroc, Les Usa, le Portugal, entre autres, ont déjà confirmé leur participation. Ensuite au plan institutionnel, la Banque mondiale, la Banque de développement africaine, la Commission européenne et la mission commerciale des Usa prendront aussi part à cette rencontre.
Le Sénégal, surtout sa capitale Dakar, est confrontée à une pénurie d’eau. En Tant que responsable d’Africagua, quelle solution pouvait-vous offrir au gouvernement pour régler ce problème ?
Je pense que le Sénégal peut prendre exemple sur les îles Canaries, surtout sur Fuerteventura. Cette île est un désert mais entouré par la mer. Pour avoir de l’eau douce (potable), on a donc été obligé de lancer un vaste programme de dessalement de l'eau de mer. C’est ce genre de projet qu’il faut surtout développer dans les pays africains.
Mais il se trouve que ce genre de projet est souvent coûteux ?
Tout dépend du type d’énergie qui sera utilisé. Je crois savoir que le Sénégal est sur la voie du mix énergétique. A partir de ce moment, je ne vois pas d’obstacle à la mise sur place d’unités de dessalement à travers la région de Dakar. Il s’agit simplement de maîtriser les techniques de désalinisation. Encore une fois, je pense que le Sénégal peut prendre exemple sur Fuerteventura.
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