Lundi 2 avril, le Premier ministre israélien a annoncé, dans un premier temps, avoir renoncé à renvoyer en Afrique plus de 16 000 migrants africains suite à un accord "sans précédent" trouvé avec l'agence des Nations unies pour les réfugiés. Ce plan prévoyait de les relocaliser dans plusieurs pays occidentaux, dont le Canada, l'Allemagne ou l'Italie, selon le dirigeant israélien.
Mais devant les vives réactions de Rome et Berlin, l'État hébreu a été contraint de temporiser. "J'ai décidé de suspendre l'application de cet accord et d'en repenser les termes", a écrit Benjamin Netanyahou sur sa page Facebook, affirmant avoir été attentif aux critiques contre cet accord.
La société israélienne divisée sur le sort des réfugiés
Depuis plusieurs mois, le sort de quelque 37 000 réfugiés africains a déchiré la société israélienne, les nationalistes faisant pression sur le gouvernement pour réclamer leur expulsion, tandis que d'autres estimaient qu'une telle mesure contredirait le principe même de la fondation d'Israël en tant que foyer pour les juifs fuyant les persécutions.
En février, les autorités avaient commencé à notifier environ 20 000 migrants de sexe masculin, en grande majorité originaires du Soudan et d'Érythrée, qu'ils avaient deux mois pour quitter le pays sous peine d'être jetés en prison. Elles leur offraient 3 500 dollars et un billet d'avion pour gagner un pays africain jugé "sûr". Selon les médias israéliens, il s'agissait du Rwanda.
Les organisations de défense des droits de l'Homme ont protesté contre cette décision risquant de rendre encore plus vulnérables des personnes fuyant pour la plupart la guerre et les exactions. Elles ont saisi la Cour suprême israélienne, qui a ordonné il y a deux semaines le gel des mesures d'expulsion.
Israël a construit ces dernières années une clôture de sécurité tout le long de sa frontière avec l'Égypte, route par laquelle environ 64 000 Africains sont arrivés en Israël depuis 2005. Un périple dangereux, notamment pendant la traversée du Sinaï égyptien, où nombre de migrants ont été maltraités et parfois tués par les passeurs voulant leur extorquer de l'argent.
Une partie des réfugiés arrivés en Israël ont par la suite poursuivi leur route vers l'Europe.