Innocence Ntap Ndiaye : M. le ministre du Travail nous a rendu une visite de courtoisie qui s’est presque transformée en visite de travail. Cette visite nous a permis de mettre à niveau le ministre du Travail sur le Haut Conseil du dialogue social (HCDS) notamment sur ses règles de fonctionnement, ses missions et ce qui est à l’actif de la structure depuis sa création. C’était important pour nous d’avoir ce partage et surtout que les interventions des vice-présidents ont permis de mettre à niveau M. le ministre, de sortir les priorités qui sont la suite à donner aux conventions collectives dont l’avant-projet se trouve sur la table du gouvernement et que les travailleurs attendent pour qu’on ouvre les négociations.
L’autre question pendante, c’est la nomination des experts, la mise en place d’un dispositif de rencontre avec M. le ministre si son agenda le lui permet parce que le dialogue social ne doit pas être rompu mais continu. Et c’est ce que nous voulons. Nous avons porté ces doléances à son attention. Et nous pensons que le ministre est dans de très bonnes dispositions pour mettre en place un dispositif de rencontres, de discussion, d’échanges avec lui de manière à ce que le dialogue social soit une réalité dans notre pays.
On profite de cette opportunité pour évoquer les risques de perturbations prématurés dans le monde scolaire. Que compte faire le HCDS pour désamorcer cette bombe à retardement ?
Déjà on a rencontré les enseignants au cours de la saison pré-rentrée. Nous avons pris un engagement avec les syndicats présents lors de la rencontre, celui de rencontrer à nouveau des représentants des départements du gouvernement qui sont en charge de la mise en œuvre des accords. Il y a eu des avancées sur certains points. Mais sur d’autres, par contre, il y a beaucoup de choses qui restent à faire. Donc, il s’agit de faire le monitoring avec les départements.
Au cours de cette session où nous avons eu la participation du ministère des Finances, les syndicats ont reconnu qu’il n’y a pas d’instance au niveau dudit ministère. Il faut qu’on le dise. Au niveau de la Fonction publique, il y a toujours des lenteurs. Ce sont sur la base de ces question-là que Mme la ministre (Mariama Sarr, NDLR) a décidé de les rencontrer instamment. Pour toutes ces questions, nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement de manière à ce qu’on n’arrive pas justement à une situation où il y aurait véritablement des grèves. Il y a une organisation dont nous avons reçu le préavis de grève et je crois que le gouvernement n’a pas intérêt à ce que la situation d’avant 2017 se reproduise.
Y a-t-il des démarches entreprises pour régler aussi le problème des enseignants du SAES ?
Nous avons discuté avec le syndicat des enseignants du supérieur et nous avons discuté sur les sommes qui leur sont allouées et qui a fait l’objet d’un communiqué du recteur. Le SAES est un syndicat pas comme les autres avec des enseignants qui ont une certaine capacité de compréhension des choses. Nous les traitons avec beaucoup de respect et également ils nous le rendent bien. Nous sommes en relation avec eux et je pense que dans le secteur de l’enseignement, il va être organisé incessamment un atelier national pour la mise en place d’un comité au niveau de l’enseignement supérieur. Et cela est une directive des concertations sur l’enseignement supérieur.
Etes-vous optimiste, malgré le contexte tendu, quant à une année scolaire apaisée ?
Oui nous sommes optimiste. Nous avons l’étude sur la rémunération des agents de l’Etat. Cette étude a été partagée entre les acteurs qui ont formulé leurs amendements. Elle a été finalisée remise au chef de l’Etat qui, à son tour, est, selon l’ancienne ministre de la Fonction publique, les mains de l’Inspection générale d’Etat aux fins d’analyse. La question de la rémunération des agents de l’Etat est globale. Elle ne concerne pas uniquement les enseignants.
Elle concerne tous les fonctionnaires de l’Etat du Sénégal. Sur ce point principalement, nous allons saisir Mme la ministre de la Fonction publique pour voir comment donner suite à leurs revendications. Seront-elles traitées maintenant ou après ? En tout cas, je ne prendrai pas le risque de dire que ce n’est pas inscrit dans le budget parce que c’est une revendication qui a été, tout le temps, formulée et qui est remise systématiquement sur la table. Le budget, on le vote mais il y a des lois des finances rectificatives. Donc il faut voir en toute sérénité que cette question concerne tous les agents de l’Etat.
Propos recueillis par Serigne Saliou Guèye