TRIBUNE – Quand les enjeux des délices et jouissances du pouvoir prennent le dessus sur le jeu démocratique et le sacerdoce de l’exercice du pouvoir, certains acteurs politiques ont une réaction irrationnelle qui interroge leur intelligence des situations voire leur statut d’homme d’Etat et de patriote.
C’est le cas de Monsieur Ousmane Sonko qui cherche par tous moyens à se faire un nom, au détriment de la cohésion sociale et des règles de bon voisinage avec les pays limitrophes. Il n’a pas encore compris que la Paix au Sénégal dépend, en partie, de la stabilité de nos voisins les plus immédiats et des efforts longtemps consentis par nos dirigeants pour assurer des relations apaisées de dialogue et de concertation.
Quand le climat politico social est en pleine ébullition, certains politiques ont toujours du mal à agir dans les limites de l’acceptable : attaquer en règle, s’opposer dans la fermeté en ayant en bandoulière les intérêts de son pays et éviter de personnaliser les points de divergence.
L’élégance démocratique s’entend sous l’angle d’un comportement républicain vertueux, d’une attitude citoyenne responsable et d’un échange de propos contradictoires mais respectueux entre adversaires politiques. Or, cela semble échapper à Monsieur Ousmane Sonko qui confond la temporalité de l’activité politique en période électorale avec celle du fonctionnement normal d’un État et de ses institutions. Ses dernières sorties sur le dossier des élections en République soeur de Guinée Bissau ont fini de démontrer son manque discernement voire son incapacité à distinguer le jeu diplomatique du jeu politique.
Pour preuve, en date du 3 décembre 2019, il soutenait publiquement le candidat arrivé premier à l’issue du premier tour, s’ingérant ainsi de façon déplorable dans les affaires intérieures d’un État souverain. Cette inculture diplomatique, sur fond d’immaturité politique, avait fini par démontrer résolument le caractère puéril d’un politicien obsédé par la fonction présidentielle et qui a bâti toute sa ligne politique sur la base d’une opposition aveugle et parfois irréfléchie au Président Macky Sall. Hélas !
Monsieur Ousmane Sonko, contrairement au Président Macky Sall, avait publiquement opéré une intrusion dans le jeu politique Bissau Guinéen au premier tour de la présidentielle de décembre 2019. Il écrivait le 3 décembre 2019 sur sa page Facebook » J’apporte mon total soutien à mon frère Domingos Simoes Pereira , candidat du PAIGC arrivé premier à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle en Guinée Bissau. »
Ces propos maladroits démontrent à suffisance qu’il est un piètre connaisseur des fondamentaux de la gestion des relations de bon voisinage.
Il avait poussé l’imprudence jusqu’à accueillir ce dernier à Dakar, et lui assurer de son soutien.
En quoi Monsieur Sonko peut il être déterminant dans le choix des Bissau Guinéens dont nous avons la plus haute estime et le plus grand respect pour la liberté de leur conscience d’électeurs et leur culture démocratique ?
Il s’est ainsi aliéné pour longtemps une précieuse amitié voire un ressort diplomatique important pour quelqu’un qui ambitionne de diriger un pays qui a une grande tradition diplomatique.
En effet, son candidat a perdu et lui avec…
Le jour où Monsieur Sonko comprendra que la politique étrangère et la diplomatie qui la sous-tend ne se nourrissent pas de sentimentalisme mais plutôt de réalisme, le jour où il comprendra que la politique étrangère s’abreuve à la source de l’intérêt national, ce jour là nous pourrons lui prêter le gouvernail qui le sortira de ses errances euphoriques.
La fonction de Chef d’Etat ne s’improvise pas, elle se construit.
Monsieur Ousmane Sonko a encore joué et perdu !
Force est de rappeler que le candidat soutenu par Monsieur Ousmane Sonko avait averti le Sénégal de sa volonté de renégocier l’accord sur le partage des ressources dans la zone maritime entre nos deux pays. C’est dans cet esprit qu’il avait promis de poser toutes les conditions pour défendre des intérêts de son pays.
Quid alors du patriotisme d’un homme, en l’occurrence Monsieur Ousmane Sonko, qui s’est rangé du côté d’un candidat d’un État autre que le sien, qui menace de façon à peine voilée les intérêts de notre pays ?
Mauvais joueur, mauvais perdant, merci de vous en vouloir qu’à vous même.
Moise SARR,
Secrétaire d’Etat auprès du MAESE, Chargé des sénégalais de l’Extérieur.