La facture annuelle de l’Etat du Sénégal pour la location immobilière des bâtiments administratifs est très salée. En effet, «depuis 2012, l’Etat du Sénégal paie environ 16 milliards de francs CFA par an pour la location immobilière des bâtiments administratifs. Parce que l’Etat du Sénégal est plus locataire que propriétaire», a confié Abdoul Karim Fofana, directeur général de l’Agence de gestion du patrimoine bâti de l’Etat, hier mercredi, à Diamniadio en marge de la visite du ministre auprès du président de la République en charge du suivi du plan Sénégal Emergent, Cheikh Kanté. Fort de ces dépenses «irrationnelles», «l’Etat du Sénégal a mis en place une politique immobilière visant à réduire de manière rationnelle et efficiente les engagements locatifs dépensiers. Sournoisement, de 2006 à 2016, l’Etat a payé une facture de 160 milliards de loyers ; et, si on n’y prend pas garde d’ici 2026, l’Etat devra décaisser plus 200 milliards de francs CFA. Parce que la demande en patrimoine conventionné de l’Etat évolue de 10% chaque année, sans compter d’autres facteurs», a-t-il expliqué.
S’y ajoute poursuit-il, «le défaut d’entretien de ces bâtiments qui sont obsolètes et la désorganisation de l’administration de façon à pouvoir tirer meilleur profit de l’aménagement de ces bâtiments. En clair, avoir un accueil convivial, réduire le parcours de l’usager, bref regrouper les services qui permettent d’avoir un seul document», a-t-il détaillé.
Modernisation et valorisation des bâtiments
Mieux, dira-t-il «L’Etat ne connait pas son patrimoine de façon exhaustive. Donc, l’agence de gestion du patrimoine bâti de l’Etat en collaboration avec la Direction générale des impôts et domaines (Dgid), on a initié un programme de recensement. Et ce, depuis 2016. Deuxième chose, la modernisation et la valorisation des bâtiments vétustes qui ne servent plus à rien (ancienne maison de la RTS et tant d’autres bâtiments en pleine capitale). D’où la pertinence de les donner à des privés pour la valorisation en projets immobiliers qui, en retour versent de l’argent, à l’Etat ; soit, ils vont construire des bâtiments administratifs dans les régions telles que Sédhiou, Kaffrine où il n’y pas de locaux construits pour abriter la gouvernance…»
Le plus grand projet immobilier administration à Diamniadio
A Diamniadio se construit des cités administratives. En effet, c’est le plus grand projet administratif à destination des services publics de l’histoire du Sénégal, qui a démarré en mi-juin 2016. Et dans 5 mois une partie va être opérationnelle et dans 8 autres mois la seconde partie. Ledit projet fait 4 voire 5 fois celui du building administratif en terme de capacité. Donc, dès 2018 la facture locative de l’Etat sera réduite de 16 milliards à 7 milliards soit une baisse 6,5 milliards. Après la livraison du building, on va passer à 7,5 milliards. Donc, on va faire une économie de 6,5 milliards dès la première année, plus les engagements locatifs issus du building administratif l’Etat aura à payer 7,5 milliards».
Plus de 2 milliards pour la location des gouvernances et autres bâtiments administratifs dans les régions
Dans les régions, l’Etat décaisse beaucoup d’argent pour abriter les services administratifs. Ainsi, selon M. Fofana, «L’Etat paie environ 2,5 milliards de francs CFA par an pour nicher les services administratifs déconcentrés. D’où la pertinence du projet immobilier administratif de l’Etat, notamment dans sa phase 2 pour la construction des cités administratives régionales», a-t-il fait valoir.
1,5 milliard pour 33 agences du système des nations-unies payées au frais de l’Etat du Sénégal
«Les services des nations-unies logées au Sénégal au nombre de 33 agences coûtent en moyenne 1,5 milliard de francs CFA par an à l’Etat sénégalais», a souligné le patron de l’Agence de gestion du patrimoine bâti de l’Etat pour justifier la pertinence du projet immobilier. Selon lui: «Cet important projet immobilier de l’Etat du Sénégal va permettre de régler cette question à Diamniadio».
Bref, dira-t-il «Nous voulons moderniser Diamniadio, à l’instar de Charm el-Cheikh, New York, Genève… Ces grandes citées capables d’abriter les grandes rencontres internationales».