Les victimes du pouvoir de l’ancien Président gambien Yahya Jammeh s’organisent pour aller à l’assaut de leur bourreau exilé en Guinée Equatoriale. Après avoir rencontré les victimes de Habré, l’ancien chef d’Etat tchadien jugé et condamné à Dakar, celles de Jammeh souhaitent que ce dernier soit traduit en justice.
Selon RFI, une campagne soutenue par Human Rights Watch a été lancée, samedi dernier dans la capitale gambienne, Banjul. Des victimes, après avoir livré des récits poignants, ont exprimé leur vif souhait de voir l’enfant de Kanilaï devant la barre d’un tribunal. Elles peuvent compter sur un soutien de taille en la personne de Reed Brody, l’avocat américain ayant suivi le dossier Habré pendant 20 ans.
"L'idée, c'est que le coût pour la Guinée Equatoriale de faire obstacle à cette lutte pour la justice soit trop élevé, lorsque les victimes vont frapper à toutes les portes, à la Cedeao, à l'Union africaine, au Sénégal, et qu'on crée un consensus. Et que la Guinée Equatoriale se plie à ce consensus", déclare-t-il au micro de RFI.
Même si l’attente pourrait durer longtemps, si l’on se réfère au cas Habré et d’autres Présidents africains, certaines victimes se disent prêtes à garder la patience nécessaire. ‘’Dès qu'on on me dit : "c'est impossible", moi j'arrête de parler. Cette attitude défaitiste, pas pour moi (sic). Je suis prête à attendre 20 ans, 30 ans, pour que justice soit faite", déclare l’une d’elles Nana-Jo Ndow.
Par ailleurs, Jammeh n’est pas la seule cible de la campagne, puisque selon la radio française, l’enquête ouverte en Suisse contre l'ancien ministre gambien de l'Intérieur Ousmane Sonko intéresse aussi les initiateurs. Et contrairement à Yahya qui est en liberté, Sonko lui est actuellement en détention en Gambie.
Source Enquête