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Dialogue sans l’opposition significative : Le « monologue » d’Aly Ngouille Ndiaye

POLITIQUE
Mardi 21 Novembre 2017

Dialogue sans l’opposition significative : Le « monologue » d’Aly Ngouille Ndiaye
Le dialogue national s’ouvre aujourd’hui entre le pouvoir, une partie de l’opposition et de la Société civile, à l’initiative du nouveau Ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye.

Malheureusement, les coalitions les plus représentatives de l’opposition, en l’occurrence Wattu et Mankoo, ont opposé une fin de non-recevoir au Ministre, motif pris de ce que certains préalables n’ont pas été remplis.
L’emprisonnement de Khalifa Sall semble avoir refroidi les ardeurs de ses partisans qui, pour la plupart, ne vont pas participer à ce dialogue.
 
Quant au Parti démocratique sénégalais (Pds), il estime que les conditions ne sont pas réunies car, pour dialoguer, il faut d’abord : « Mettre en place d’un vrai organe indépendant de supervision et de contrôle du processus électoral, en lieu et place de la CENA qui a perdu toute crédibilité et qui est devenue un simple supplétif du gouvernement ; avoir un Conseil constitutionnel capable de neutralité et dont au moins un ou deux membres seront désignés par le chef de l’opposition ; et finalement, désigner à la tête de la Cour suprême des magistrats neutres, indépendants et d’une moralité irréprochable et qui ne sont pas le bras armé de l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique de Macky Sall ».
 
Résultat des courses, la coalition Benno Bokk Yakaar au pouvoir va faire face à quelques leaders politiques de moindre calibre cependant, électoralement s’entend.
 
Le Ministre va parler, pour l’essentiel, à des alliés et à certains membres de la Société civile sans cependant obtenir les assurances que toutes les questions majeures vont avoir des réponses consensuelles, permettant ainsi d’engager tout le monde.
 
Ce qui va se passer aujourd’hui a les allures d’un monologue. Aly Ngouille Ndiaye a manifestement échoué dans sa tentative de rassembler tout le monde, surtout l’aile la plus radicale. Pourtant, il avait tout tenté. Il s’est démêlé comme un diable pour bénéficier de la confiance de cette opposition en multipliant les initiatives et en étalant surtout sa bonne foi.
 
Mais, comme nous l’écrivions dans cette chronique, le problème n’est ni Abdoulaye Daouda Diallo ni Aly Ngouille Ndiaye. Le Ministre s’est comporté comme s’il avait pouvoir de décision, notamment s’agissant de dossiers clefs. Or, tout le monde sait que c’est le Grand Manitou Macky qui a tous les pouvoirs. Donc, les initiatives du Ministre n’ont pas outre mesure séduit les opposants de Macky qui attendent de lui qu’il prenne en charge l’équation du dialogue avec ses pairs avec qui il y est, depuis longtemps, en rupture de ban.
 
Macky en rupture de ban avec ses pairs
 
Le Président de la République a d’ailleurs réagi pour dire que « Ceux qui ne veulent pas dialoguer avec le gouvernement sont libres d’aller explorer d’autres voies. Nous nous restons ouverts (…). Le dialogue politique on sait le faire. Il n’y a aucun problème. Ceux qui veulent dialoguer vont dialoguer, ceux qui ne veulent pas dialoguer vont faire autre chose. Il n’y a pas de problème. Et la démocratie va se poursuivre ».
 
Pendant ce temps, un de ses partisans, cédant sans doute à l’échec avant la lettre de l’initiative, a refusé que ces concertations soient appelées « dialogue ». Un débat sémantique qui n’a aucun sens.
 
Ce qui est sûr alors, c’est qu’après cet échec dans la mobilisation, le Gouvernement a tout intérêt à annoncer des mesures fortes allant dans le sens de crédibiliser son engagement à tout faire pour pacifier la démocratie en organisant des élections dans de très bonnes conditions.
 
Le dialogue n’est pas seulement entre hommes politiques. Il l’est aussi avec la Nation, les citoyens, les observateurs et la communauté internationale qui, même s’ils ne sont pas représentés, sauront décrypter les signes d’une réelle volonté à approfondir la démocratie.

Si aucune mesure essentielle n’est prise, c’est à partir de ce moment-là que l’on pourra parler d’échec. Et on en est encore loin.
 
 
Assane Samb/rewmi.com
 

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