Que vaut la parole de l’actuel président qui « garant des lois et des institutions » couvre, au vu et au su de tout le monde, le refus du ministère de l’Intérieur d’exécuter les décisions de justice des tribunaux de Ziguinchor et de Dakar, barricade illégalement le domicile et le quartier de O. Sonko, l’emprisonne illégalement ainsi que Diomaye son numéro 2, sans oublier les milliers de détenus politiques, dissout illégalement son parti Pastef, fait expulser par la police de l’Assemblée nationale des députés opposants ?
Quelle confiance peut-on donner à la parole d’un président qui, croyant avoir soumis les institutions du pays à sa seule volonté autocratique, se voit lâcher par le relatif exercice de la séparation des pouvoirs par le Conseil Constitutionnel, fait arrêter une candidate accusée de double nationalité et se tait sur le fait qu’un autre candidat épinglé pour double nationalité a été invalidé par le même Conseil Constitutionnel ?
Comment croire à la prétendue « sincérité » de l’actuel président qui se vantait de vouloir « réduire l’opposition à sa plus simple expression » avant de se voir lui-même et sa nouvelle coalition Macky/APR/Wade/PDS réduit à « la plus simple expression » par la force d’un peuple décidé à faire respecter la Constitution, les lois et l’état de droit ?
Qui donc peut faire confiance à un président de la République qui a sur sa table plusieurs rapports des corps de contrôle de l’État (OFNAC,IGE, IGF, Cour des Comptes) sur lesquels il met allègrement « le coude » et le dit sans honte ?
La liste non exhaustive des méfaits, mécomptes et forfaits de Macky/APR/BBY rejoint par Wade/PDS interpelle nos deux ex-présidents, A. Diouf et A. Wade, dont le SILENCE bruyant n’est en fait interrompu, non pas pour dire STOP aux dérives autocratiques fascisantes de Macky/APR/BBY et maintenant PDS, mais pour demander au peuple « de faire encore confiance » à l’actuel président qui n’a cessé de prendre l’opposition et les populations pour des benêts à qui on peut tout faire gober.
Pour avoir un minimum de crédibilité, nos deux ex-présidents, A. Diouf et A. Wade ferait mieux de commencer par exiger la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, la justice pour toutes les victimes des répressions sauvages criminelles de mars 21, juin 23 et d’aujourd’hui, le respect absolu du calendrier électoral et de la durée du mandat présidentiel fixé par la loi fondamentale du pays.
C’est le minimum que l’on peut attendre d’eux qui, ont su en 2000 et en 2012, malgré leur soumission néocoloniale à la françafrique, éviter le bain de sang répressif permettant les deux alternances libérales néocoloniales dont l’actuel président Macky Sall a bénéficié. Alors, si nos deux ex-présidents veulent faire encore une fois œuvre utile et non devenir les dindons de la farce d’un président dictateur finissant aux abois qu'ils fassent comprendre à l'actuel que comme pour eux en 2000 et en 2012, il faut qu'il rende le tablier présidentiel que le peuple lui a temporairement remis