Le contexte de cette démarche remonte au 3 février 2024, date à laquelle le président Macky Sall a annulé le décret convoquant le corps électoral, annulant de fait l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février. Cette annulation a été suivie par un projet de loi, voté à l’Assemblée nationale, proposant le 15 décembre comme nouvelle date pour l’organisation de l’élection présidentielle. Face à cela, l’opposition a déposé un recours au Conseil constitutionnel, lequel a jugé les deux décisions – l’annulation du décret et la loi votée à l’Assemblée – inconstitutionnelles, annulant ainsi les actions entreprises et invitant le président Sall à fixer une nouvelle date pour les élections « dans les meilleurs délais ».
Cependant, plusieurs jours se sont écoulés sans que le président Sall ne propose de nouvelle date. À la place, il a convoqué un dialogue, une initiative que les candidats retenus par le Conseil constitutionnel ont choisi de rejeter, préférant ne pas y participer. Ces derniers ont donc décidé de déposer un recours au Conseil constitutionnel le 26 février pour souligner l’incapacité du président à fixer une date pour l’élection présidentielle.
Le recours devrait également aborder la situation potentiellement critique que pourrait vivre le Sénégal si une élection présidentielle ne se tient pas avant le 2 avril, et qu’aucun président n’est élu entre-temps. Cette situation, selon plusieurs constitutionnalistes, n’est pas prévue par la Constitution sénégalaise et pourrait mener à une impasse politique aux conséquences encore inconnues.