Un gouvernement de "consensus" est entré en fonction, lundi 11 juin à Madagascar, avec pour mission de diriger le pays jusqu'aux élections générales prévues cette année pour sortir le pays dela crise politique ouverte entre le president et ses adversaires.
"Le gouvernement de Christian Ntsay est maintenant mis en place après diverses négociations", a annoncé le chef de l'État, Hery Rajaonarimampianina, lors d'une cérémonie au palais présidentiel d'Iavoloha, à Antananarivo.
Objectif : la présidentielle
"L'élection présidentielle, c'est l'objectif", a lancé le président malgache, en espérant que ce scrutin serait "inclusif et accepté par tous".
Fin mai, la Haute cour constitutionnelle (HCC), la plus haute instance juridique du pays, avait ordonné la nomination d'un cabinet d'union nationale pour sortir de l'impasse causée par les manifestations quotidiennes de l'opposition depuis un mois et demi, qui ont fait au moins deux morts.
Depuis fin avril, Madagascar, grande île de l'océan Indien, traverse une crise politique provoquée par l'adoption de lois électorales controversées. Les dispositions les plus contestées des textes ont été annulées, mais l'opposition exige le départ du président, élu fin 2013.
Saisie d'une motion de destitution par l'opposition, la HCC ne lui a pas donné satisfaction, mais exigé la formation d'un nouveau gouvernement.
Le 4 juin, le président Rajaonarimampianina s'est plié à cette injonction et a nommé un nouveau Premier ministre, Christian Ntsay, haut fonctionnaire international. Son nom a été proposé par le principal parti d'opposition, le Mapar, de l'ex-président Andry Rajoelina (2009-2014).
Son gouvernement, annoncé lundi, est composé d'une trentaine de ministres, dont six sont ouvertemement membres de l'opposition : quatre du Mapar et deux du Tim de l'ex-président Marc Ravalomanana (2002-2004).
"Ne décevez pas la nation"
"On va se concerter, mais vous allez voir que la situation va vers l'apaisement", a réagi le député du Mapar Jean Brunelle Razafitsiandraofa, nommé ministre du Tourisme. "Ce gouvernement est la preuve de la bonne volonté de notre parti à participer à la résolution de la crise actuelle."
"Ce jour marque l'avancée de Madagascar dans la démocratie", a lancé le président Rajaonarimampianina lundi.
"Je vous souhaite bon courage. Ne décevez pas la nation", a-t-il lancé aux ministres, estimant que "le dialogue était la seule voie pour construire et aplanir les divergences politiques".
La date précise des élections présidentielle et législatives n'a pas encore été annoncée, mais les scrutins doivent se tenir dès la "saison sèche", c'est-à-dire avant septembre, selon la décision rendue fin mai par la HCC. Les élections étaient à l'origine prévues à la toute fin 2018.
Le président Rajaonarimampianina en exercice n'a pas encore annoncé s'il briguerait ou non un second mandat cette année. En revanche, l'ancien président Rajoelina et son prédécesseur, Ravalomanana, ont laissé entendre qu'ils se présenteraient.
Avec Eoronews