Le candidat Amadou Ba a déposé un recours au Conseil constitutionnel contre les candidatures de Bassirou Diomaye Faye et Cheikh Tidiane Dièye. Ce dernier a animé ce jeudi une conférence de presse pour battre en brèche tous les reproches du Premier ministre. Si la première est d’être dans un parti dissous, Cheikh Tidiane Dièye rétorquera : « Les Sénégalais qui me connaissent savent que je n’ai jamais milité dans un parti politique. Je n’ai aucune carte (de membre) d’un parti politique. Voilà 20 ans que je suis dans l’espace public, j’ai milité pendant 10 ans au Forum civil en tant qu’acteur. Je suis allé ensuite dans une panoplie d’organisations, de mouvements et autres plateformes, qui ont œuvré et lutté pour la démocratie, l’Etat de droit, la gouvernance des ressources naturelles et la défense des libertés individuelles. Je n’ai jamais été dans un parti politique par choix et par conviction. » Entouré par les membres de sa plateforme, dont Fatou Blondin Diop et Adama Sarr (Maire de Keur Massar Nord), Cheikh Tidiane d’ajouter : « Si M. Amadou Ba ne peut pas fournir au Conseil constitutionnel la moindre preuve, montrant une carte de membre, ma présence sur l’organigramme de ce parti ou ma présence sur l’Assemblée générale constitutive de ce parti, évidemment il ne peut pas mettre à la disposition du CC des documents irréfutables et des preuves sérieuses. »
A en croire le candidat à la présidentielle, « la première preuve que Amadou Ba a fournie au CC pour soutenir son argumentaire, c’est de donner aux sept Sages une photo, qui date de 2019, me montrant aux côtés de Ousmane Sonko pour en déduire que je suis membre du parti dissous, Pastef. » Ce n’est pas tout, même une vidéo est jointe dans le dossier de Me Amadou Sall et ses pairs, au nom et pour le compte d’Amadou Ba, où Cheikh Tidiane Dièye, à Bordeaux et au détour d’un meeting politique, aurait dit que sa plateforme et le parti Pastef ‘‘sont indissociables’’.
« Quelqu’un qui devrait avoir la stature d’un Pm ne peut pas se permettre une telle légèreté pour envoyer au CC et me prêter la propriété d’un Parti politique (Avenir Sénégal) qui n’est pas le mien, que je ne connais même pas (…) Qu’il ait pensé avoir fait la découverte de sa vie, voilà qu’il va se rendre à l’évidence qu’il est passé à côté de la plaque »
Mieux ou pire, les avocats d’Amadou Ba auraient aussi ajouté dans leur dossier que Cheikh Tidiane Dièye aurait un parti politique dont le nom est ‘‘Avenir Sénégal’’. Cheikh Tidiane Dièye en rajoute cette couche : « C’est aussi une méprise de sa part (A. BA). Ce n’est pas une erreur, c’est une faute. Grave, pour son statut et pour la stature qui devrait découler de ce statut. Quelqu’un qui devrait avoir cette stature ne peut pas se permettre une telle légèreté pour envoyer au CC et me prêter la propriété d’un Parti politique (Avenir Sénégal) qui n’est pas le mien, que je ne connais même pas. Et il s’est même permis de donner un récépissé (17603/MINTSP/DGAT/DLP). Je ne connais pas ‘’Avenir Sénégal’’, ce n’est pas le nom de mon mouvement.
L’autre point soulevé par les défenseurs d’Amadou Bâ est de dire que les couleurs de la plateforme de Cheikh Tidiane Dièye sont identiques à celles de Pastef. « Ils aiment tellement les raccourcis qui étonneront les amoureux des Sciences sociales qui aiment les démonstrations avant de parvenir à des conclusions. Notre logo à nous est composé de deux pétales de Bissap rouge, avec une feuille verte, dans un cercle entouré de blanc, sur un fond blanc. Je peux vous le réciter par cœur parce que c’est notre bébé. Pastef a du vert comme le Parti socialiste a choisi le vert », explique Cheikh Tidiane Dièye.
Pour finir Cheikh Tidiane Dièye renseigne qu’il lui a été prêté d’être le Président du Conseil départemental (PCD) de Ziguinchor dans le recours. « C’est grave si Amadou Ba ne sait pas que je ne suis pas le PCD de Ziguinchor puisque le véritable Président a été installé par un Préfet de la République qui dépend du Ministère de l’Intérieur, lequel dépend du Premier ministre. S’il ne sait pas que le PCD de Ziguinchor s’appelle Georges Massaly, nous sommes en danger dans un pays », commente-t-il avant de rappeler qu’il est le 2ème Vice-Président.