Selon un responsable du parti, le secrétaire général du parti n’a pas d’échappatoire. «Il doit impérativement procéder aux renouvellements des instances de base du parti», dit-il, ajoutant que le congrès est l’aboutissement des renouvellements des instances de base du parti. «Le jour du congrès, chaque responsable de coordination lit une résolution qui désigne la personne qu’elle a choisi pour devenir le secrétaire général du parti», explique notre interlocuteur. Pressé par les militants socialistes qui tiennent à la tenue du congrès, conformément aux textes du parti, le secrétaire général du Ps est sous pression. Parce que son maintien à la tête du Hcct dépendra du congrès prévu normalement en juin 2018. En effet, ce congrès sera un moment crucial pour Ousmane Tanor Dieng, l’actuel secrétaire général du parti. Le président du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) joue son avenir politique et par la même occasion son devenir à la tête de cette institution.
«En effet, s’il est battu lors du congrès, il ne fait aucun doute que le président de la République va le dégommer», souligne ce socialiste qui considère Ousmane Tanor Dieng comme le troisième ministre socialiste du gouvernement. «Il est comme un ministre d’Etat sans portefeuille et le président Macky Sall qui l’a nommé peut le révoquer à tout moment», dit-il. Le 29 mai 2014, le Comité national de pilotage et d’évaluation (Cnpe) des opérations de renouvellement des instances du Ps avait décidé que le processus pour l’élection du Secrétaire général du Ps se poursuivra autour de la candidature d’Ousmane Tanor Dieng (OTD). Et cela, «conformément aux dispositions pertinentes de l’additive à la circulaire en son point e».
Ousmane Tanor Dieng et Aïssata Tall Sall étaient candidats au poste du secrétaire général du Ps lors du congrès prévu début juin. La structure dirigée par Khalifa Sall considérait en effet que les opérations démarrées le samedi 24 mai 2014, «pourraient affecter l’unité du parti et la cohésion entre ses militants». C’est ainsi qu’elle avait décidé de l’arrêt de la compétition électorale dans «l’intérêt supérieur» du Parti socialiste». Selon un communiqué de l’époque, lu à la radio municipale de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, en sa qualité de Secrétaire national à la vie politique, s’est impliqué dans la recherche d’une solution. Mais cette fois, les données ont radicalement changé, surtout avec le dernier remaniement gouvernemental, selon notre interlocuteur. Selon lui, certains responsables qui avaient pourtant épousé la position d’Ousmane Tanor Dieng et du Ps, c’est-à-dire d’aller avec Benno Bokk Yaakaar lors des dernières élections législatives sont frustrés.
«Ils n’acceptent pas la marginalisation du parti. Parce que ce qui s’est passé avec le remaniement gouvernemental, c’est bien de la marginalisation. Et il y a de fortes chances que ceux qui étaient acquis à sa cause ne votent pas pour lui lors du congrès», explique notre interlocuteur. En plus, explique encore notre interlocuteur, le maintien d’Ousmane Tanor Dieng à la tête du parti signifierait que le Ps n’aura pas de candidat à l’élection présidentielle de 2019 et va inéluctablement se ranger derrière. Et c’est inacceptable, car cela signerait la mort du Ps.