La Commission ad hoc, mise en place par l’Assemblée nationale pour entendre le député-maire Khalifa Sall sur la levée de son immunité parlementaire aura d’énormes problèmes pour exercer sa tâche. Cette mise en garde est du député non-inscrit de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal (Mts), Cheikh Bamba Dieye sur les ondes de la radio Sud Fm, le dimanche 12 novembre dernier. Invité à l’émission politique Objection de la radio privée, Cheikh Bamba Dieye s’est prononcé sur les possibilités qui s’offrent à ladite commission pour auditionner le maire de la ville de Dakar, en prison depuis plus de 7 mois, dans le cadre de la caisse d’avance de sa municipalité. Tout d’abord, il estime que les 11 membres de la commission ad hoc peuvent décider de se rendre en prison pour l’entendre. Une procédure qui ne passera pas, à son avis, dans la mesure où «Khalifa Sall refusera de les recevoir». Parce que, pour lui, Khalifa Sall ne peut pas être en prison et se faire entendre par ses collègues qui jouissent des mêmes libertés, des mêmes prérogatives et des mêmes droits que lui et qui de surcroit, «sont libres de venir l’interroger pour lever quelque chose dont il ne bénéficie absolument pas». Puisque, selon lui, au jour d’aujourd’hui «il est en prison et son immunité parlementaire est niée».
La deuxième possibilité qui s’offre à la commission ad hoc est, selon le Secrétaire général du Fsd/Bj, de décider d’entendre Khalifa Sall au niveau de l’Assemblée nationale. Sur ce point, il pense que c’est une «monstruosité» que ladite commission veuille attendre «confortablement» à l’Assemblée nationale et demande à l’administration pénitentiaire de «menotter Khalifa Sall et de le drainer jusqu’à l’Assemblée nationale». Ce qui serait, à son avis, un reniement des droits du député-maire.
Trouvant, par conséquent, qu’aujourd’hui la commission ad hoc de l’Assemblée nationale fait face à une «situation inédite», il a invité cette dernière à une «interprétation positive». Elle consiste d’interpeller le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, pour demander à la commission des lois de prendre une résolution pour la libération de Khalifa Sall, suppute-t-il. «En libérant Khalifa Sall, ils seront fondés à poursuivre leur travail», suggère-t-il. Parce qu’en l’état, selon lui, «si on les oblige à convoquer Khalifa Sall dans un cas comme dans l’autre, ce sera nier ses droits, ce sera fouler au pied le règlement intérieur».