Le café visé, « Au carrefour de la paix », se situe à la limite des 3ème et 5ème arrondissement, dans le quartier musulman, poumon commercial de la ville.
Selon le ministre de la Sécurité publique, Henri Wanzet, qui s’est exprimé dimanche à la radio d’Etat, quatre personnes ont été tuées et une vingtaine blessées. Une enquête officielle a été ouverte.
« Deux individus sur une moto ont lancé samedi soir une grenade dans le café » où se produisait le chanteur centrafricain Ozaguin, a déclaré le porte-parole de la mission de paix en RCA (Minusca), Hervé Verhoosel.
Des membres du groupe du chanteur ont été blessés et emmenés à l’hôpital communautaire de Bangui. À ce même hôpital, un médecin a fait état de 21 blessés reçus aux urgences.
L’artiste Ozaguin, chanteur très en vue dans son pays où il est surnommé le roi de la rumba centrafricaine, a confirmé, dans une courte vidéo publiée sur sa page Facebook, que six de ces musiciens avaient été blessés.
Il s’est dit étonné de ne pas avoir été lui-même blessé par des éclats de grenade et a remercié Dieu et ses fans pour leur soutien.
matin, la situation était très tendue aux alentours du PK5, où les corps de trois jeunes hommes ont été amenés à la morgue de la mosquée locale, a constaté un correspondant de l’AFP.
Deux des victimes ont été égorgées, et une autre battue à mort. « Ce sont deux taxis-moto et un jeune qui se promenait dans le quartier », a expliqué sur place un notable du quartier qui a requis l’anonymat. Tous les trois auraient été tués dans la nuit en représailles de l’attaque.
Le quartier majoritairement musulman du PK5, à Bangui, a été longtemps l’un des épicentres de la grave crise politico-militaire qui secoue la Centrafrique depuis le renversement en 2013 du président François Bozizé par l’ex-rébellion à dominante musulmane de la Séléka, et une contre-offensive des milices antibalaka pro-chrétiennes.
Les interventions armées de la France (2013-2016) et de l’ONU (environ 12 500 hommes) ont depuis lors réduit considérablement les violences, en particulier à Bangui. Mais celles-ci ont repris en intensité en province depuis le départ de la force française Sangaris.