Soumis à de fortes pressions de toutes parts, Carles Puigdemont avait plusieurs fois repoussé une allocution sur la situation politique depuis la mi-journée.
Peu avant, Madrid s’était dit prête à suspendre la mise sous tutelle de la Catalogne si des élections régionales anticipées y étaient organisées.
Le gouvernement espagnol du conservateur Mariano Rajoy a prévu de faire approuver vendredi par le Sénat l'application de l'article 155 de la Constitution qui permet une suspension de facto de l'autonomie à laquelle la Catalogne tient tant, récupérée après la fin de la dictature de Francisco Franco (1939-1975).
En réponse, les indépendantistes menacent de proclamer l'indépendance.
Approbation du Sénat
Les mesures envisagées par Madrid sont draconiennes : destitution de l'exécutif indépendantiste de la région, mise sous tutelle de sa police, de son Parlement et de ses médias publics, pour une période qui pourrait atteindre six mois, avant des élections régionales en 2018.
L'approbation des sénateurs, qui doivent voter vendredi, est en principe acquise. Car les conservateurs disposent de la majorité absolue au Sénat et peuvent aussi compter sur le soutien assuré du parti libéral Ciudadanos né en Catalogne contre l'indépendance.
Mariano Rajoy espère, quant à lui, que les Catalans, divisés à parts presque égales sur l'indépendance, tourneront le dos aux séparatistes, qui n'ont pas de soutiens internationaux et font face à la fuite d'entreprises - plus de 1.600 depuis le début du mois - par peur de l'instabilité.
À Barcelone, en milieu de journée, la place San Jaume à Barcelone s'était emplie de milliers de manifestants exigeant de Carles Puigdemont qu'il rompe avec l'Espagne, certains l'accusant même d'être "un traître".
Avec AFP