«Depuis tôt le matin, sur plusieurs plateaux de télévision, notamment sur Sen Tv, Walf Tv et 2STv, il a été constaté des appels répétés au soulèvement populaire en diffusant des images d’insurrection en boucle. En conséquence, le Cnra, conformément à sa mission de veiller au respect de la réglementation applicable aux médias audiovisuels, appelle ces médias, à cesser immédiatement cette couverture irresponsable et à mettre un terme à ces violations flagrantes de la réglementation», écrit le président Babacar Diagne. Sur un ton menaçant, l’organe de régulation précise «que la poursuite des manquements constatés est passible d’une suspension immédiate du signal pour une durée de 72 heures dans un premier temps : ces mesures seront aggravées en cas de récidive».
Dans ce communiqué visant à appeler «les médias à veiller au respect de la réglementation», le Cnra met aussi en garde «contre toutes formes de dérives». De même, le président Babacar Diagne rappelle aux médias que conformément à la réglementation, ils doivent veiller à sauvegarder la paix. «Ils doivent également veiller à ne pas diffuser des émissions, programmes, contenus ou propos faisant explicitement ou implicitement l’apologie de la violence ; inciter à des comportements délictueux ou de délinquance ou à des comportements susceptibles de porter atteinte à l’ordre et à la sécurité ; de nature à constituer une menace sur la stabilité nationale ou la cohésion sociale», indique-t-il. Birahim Seck dénonce un «terrible impair» Ce communiqué de presse n’a pas reçu un bon accueil. Birahim Seck du Forum civil a très vite réagi pour parler de «communiqué inapproprié». «Le communiqué inapproprié du Cnra est un terrible impair aux conséquences néfastes pour un Etat de droit», a twitté M. Seck.
La presse a également fortement dénoncé les menaces du gendarme de l’audiovisuel. Il faut dire que la corporation n’avait pas encore fini de digérer les agissements du Préfet de Dakar, Alioune Badara Samb, que des images ont montré en train de donner des instructions aux gendarmes d’user de grenades lacrymogènes «même pour la presse».