Connu pour son hostilité à l’encontre du régime, Barthélemy Dias indique d’emblée que «la victoire de Macky Sall au premier tour est étonnante et ahurissante». Muni de documents, il a essayé de démontrer que le 24 février dernier, il y eut «tout sauf une élection». «Cette prestation de serment qui se tiendra le 2 avril ne s’appuie sur aucune crédibilité républicaine et sur aucune réalité électorale. Il a gagné l’élection présidentielle avec la complicité de plusieurs autorités administratives, judiciaires et administratives. Ils ont fait un forcing pour passer au premier tour», a accusé l’ancien parlementaire, non sans estimer que les leçons du scrutin sont amères pour la démocratie sénégalaise. Qui a été constituée au prix de plusieurs sacrifices. Ainsi, il déclare Macky Sall «responsable du recul démocratique au Sénégal en portant atteinte à ce symbole en modifiant les règles du jeu pour être président».
«A Agnam, même les moutons et les poulets ont voté»
Très en verve, Barthélémy Dias d’accuser le chef de l’Etat d’avoir commis un coup d’Etat institutionnel avec la complicité des institutions de la république. Lesquelles sont entre autres le Conseil constitutionnel, la Cour suprême, la Direction de l’automatisation du fichier électoral, la direction générale des élections et quelques autorités indépendantes comme le Conseil national de régulation de l’audio-visuel. Ce, ajoute-t-il, non sans oublier les manœuvres de la justice. Dans le même sillage, le poulain de Khalifa Sall a fait un exposé pour, dit-il, déceler des irrégularités qui ont permis à Macky Sall de réaliser son « hold-up électoral ». A l’en croire, il a constaté des irrégularités de sept ordres. Il s’agit, entre autres, de la fabrication des numéros de cartes d’électeurs qui sont antérieurs à la création de l’Etat, des numéros d’actes civils inexistants dans le fichier électoral du ministre de l’intérieur, des codes inexistants, l’inscription massive d’électeurs par audience foraine, l’attribution des doublons sur le fichier électoral en mode bis-repetita et les électeurs dont lieu de naissance est Sénégal. «Je mets ma main sur la bible que le président de la République a mis sur le fichier 14 379 électeurs sur le code 699. Or, ce code n’est rattaché aucune collectivité locale. Ce code n’existe pas. Et c’est valable pour les codes 713 et 413. On a mis sur le fichier plus de 180 mille électeurs qui n’existent. Ce sont des personnes virtuelles qu’on a transformé en personne réelle», a expliqué Barthélémy Dias avant d’ajouter : « En 5 ans, 2921 personnes ont eu des pièces d’état civil dans les audiences foraine dans le village de l’ancien ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo. Or, le tribunal ne peut pas traiter autant de cas en 5 ans. Si à Agnam il a pu gagner 100% c’est parce que là-bas même les moutons et les poulets ont voté».
Série de plaintes contre les autorités impliquées dans l’organisation des élections
Compte tenu de tous les chiffres révélés et qui, selon Barthélémy Dias, attestent sans ambigüité que le président sortant à fraudé, Barthélemy Dias interpelle le procureur de la République. Il lui demande de s’autosaisir pour apporter la lumière sur cette affaire. D’ailleurs, il annoncé qu’il va porter plainte contre le ministre de l’Intérieur, la direction des élections et la direction de l’automatisation du fichier électoral parce que nous avons assisté à un tripatouillage de l’état civil du Sénégal. «Cet homme qui va prêter serment n’est pas le président du Sénégal. Cet homme s’est déclaré président suite à un holdup avec la complicité des plus hauts magistrats de ce pays et des institutions qui ont en charge l’organisation de l’élection. Nous sommes prêts à mettre tous les documents à la disposition du procureur de la République», a soutenu Barthélémy Dias.
Le lieutenant de Khalifa Sall annonce également qu’il mettra le dossier à la disposition d’Amnesty, la Radhoo du Forum du justiciable, de l’Union des magistrats du Sénégal entres autres. Poursuivant, il propose la création d’une CENI à la place de la CENA, la nomination d’une personnalité neutre et crédible à la tête du ministère de l’intérieur, l’implication, dans tout le processus électoral, des représentants de la société civile, des familles religieuses, de l’Union des magistrats du Sénégal, la réforme du fichier électoral et la révision de la loi en vigueur sur le parrainage avant la tenue des élections locales. De même, il a invité l’opposition à avoir une attitude de lutte et d’unité et de conquête du pouvoir par tous les moyens légaux et républicains. Le maire de Mermoz Sacré-Cœur a, pour terminer, indiqué qu’il ne fait pas de divulgation de données personnelles mais, il dit «dénoncer une association de malfaiteurs orchestrée par les plus hautes autorités du pays».
Avec Dakarmatin