«Khalifa Sall est victime de l’un des plus grands complots politiques qu’a connus le Sénégal. Et aujourd’hui, les Sénégalais le savent».
Ces propos sont du maire de Mermoz-Dakar-Sacré Cœur qui comparaissait hier pour le meurtre du jeune Ndiaga Diouf. Interpelé sur le rejet du rabat d’arrêt introduit par Khalifa Sall devant la Cour Suprême, Barthélémy Dias soutient que ce recours a été fait pour prouver à l’opinion nationale et internationale que l’ex- maire de Dakar a été victime d’une cabale et injustement éliminé de l’élection présidentielle sans que toute la procédure ne soit épuisée. «On a aussi prouvé qu’on lui a retiré son poste de maire de façon injuste, de même que ses fonctions de député sans que la procédure ne soit totalement épuisée», clame Barthélémy Diaz qui considère Khalifa Sall comme un otage politique de Macky Sall.
C’est pourquoi, l’ancien patron des jeunesses socialistes exclut toute idée de négociation en vue de la libération de l’ex- maire de Dakar. «Khalifa ne va pas dialoguer sur le dos du peuple sénégalais. Que le Président Macky Sall sache qu’il a son programme, mais je lui rappelle en ce jour particulier que le bon Dieu a aussi son programme». S’agissant d’une éventuelle demande de grâce, Dias-fils martèle à qui veut l’entendre que Khalifa Sall ne fera pas de deal sur le dos du peuple sénégalais.
«Il n’y aura pas de protocole à Rebeuss. Il a été mis en prison par le président de la République et non par la justice sénégalaise. Il a été maintenu en prison par le chef de l’Etat pour des raisons politiciennes et non politiques. Je rappelle à Macky Sall que l’élection présidentielle est passée et aujourd’hui la détention de Khalifa Sall ne s’ex- plique plus. Cela relève de la méchanceté et c’est inexplicable. L’ex-maire de Dakar est serein, lucide et en bonne santé. Il est conscient qu’il a une histoire avec le peuple sénégalais. Et le peuple attend Khalifa Sall», souligne-t-il.
S’agissant par ailleurs du procès sur l’affaire Ndiaga Diouf pour lequel comparaissait hier Barthélémy Dias, le juge a rejeté les exceptions soulevées par ses avocats. A la suite de cela, l’affaire a été renvoyée au 25 septembre prochain pour plaidoirie. A sa sortie d’audience, le maire de Sacré-Cœur a refusé de faire un commentaire sur ce dossier. «J’ai déjà dit que je suis à la disposition de la justice sénégalaise pour me blanchir et pour que le droit soit dit. Je tiens à rappeler que je suis la victime dans cette attaque. Je ne suis pas l’agresseur, je suis l’agressé. Comme vous le constatez, j’ai été le seul présent, avec le père du nervi qui a perdu la vie, à la barre de cette juridiction.
Cela fait presque 10 ans qu’il y a un acharnement sur ma modeste personne. Si je soutenais encore le Président Macky Sall dans la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby), je n’aurai pas été trainé devant les tribunaux. De la même manière, si Khalifa Sall était du camp présidentiel, il n’aurait jamais été trainé devant les tribunaux», tranche-t-il. «Le seul crime que nous avons commis, c’est de nourrir une ambition pour le Sénégal qui nous a vu naitre et grandir», se désole-t-il.
Bineta Diouf