"Notre opposition n’a pas un agenda politique précis sur des questions, c’est cela qui nous a amené cette situation qui fait que Macky Sall peut dérouler sans avoir un contre-pouvoir assez sérieux capable de prendre en charge les questions essentielles. Regardez notre opposition sur ces questions essentielles vitales, elle est quasiment absente. Et on veut aller vers des élections libres et transparentes. Il est urgent pour l’opposition sénégalaise de construire un Front démocratique pluraliste qui devra rassembler tous les candidats de l’opposition, toutes les forces démocratiques, les mouvements citoyens, les mouvements sociaux et qui luttent pour la défense de notre démocratie et pour exiger, imposer des élections libres, transparentes et inclusives", indique M. Diop.
Selon lui, le Sénégal souffre de l’absence d’une opposition capable de prendre en charge la question électorale.
"Si vous voyez les deux alternances que nous avons eues, il y a eu des divergences au niveau de l’opposition ; ce n’est pas la première fois. Et les gens ne s’entendront jamais, ou bien ils s’entendront autour de l’essentiel. Mais qu’est-ce que ça a donné ?, ajoute-t-il.
L'universitaire ajoute a l'endroit de l'opposition que la coalition Yewwi a foulé au pied ses propres principes, son propre texte,
"Yewwi s’est perdu. Il faut accepter le pluralisme, personne ne peut avoir le monopole de la vérité. Il faut respecter les gens, traiter les gens dans la dignité même si vous avez des différends. Je peux le comprendre dans toute organisation, il y a des mouvements dominants, des partis dominants ce sont des règles politiques que tout le monde peut comprendre mais ça ne signifie pas écraser des gens, ça ne signifie pas avoir le monopole de la décision et l’initiative, de l’orientation. Non il faut plus d’humilité, c’est ça que Yewwi n’a pas su comprendre", explique M.Diop.
Le leader des Guelewars souligne qu'il a quelques inquiétudes par rapport au front FITE. "Lorsqu’on me dit qu’on veut mettre sur pied un front pour l’inclusivité sans Khalifa Sall et Karim Wade. Il n’y a pas de commission morale chargée d’étudier le comportement des gens, il faut arrêter. Vous savez, moi je ne suis pas le meilleur ami de Khalifa Sall tout le monde le sait. Parce qu’il a une entière responsabilité dans ce qui s’est passé au Yewwi. Il était là personne morale de Yewwi, il fait partie des gens qui m’ont exclu. Ce n’est pas pour autant une raison pour cautionner ce que Yewwi lui a fait. Ce n’est pas une raison pour mettre en place un front en excluant Khalifa. Khalifa. Khalifa est une réalité politique si on veut gagner. Il y aura forcément un second tour, on ne sait pas ce qui va se passer", indique M. Diop