Oui vous avez raison, l’oubli n’efface pas, ne tue pas mais il enferme. Cela vaut pour vous qui semblez oublier que vous avez été le plus mauvais directeur de cabinet sous le magistère de Wade. D’ailleurs, votre propre ministre et secrétaire général de votre ex-parti, a fini par admettre votre incompétence et à vous mettre au chômage.
Et même avec votre nouveau mentor, vous n’occupez que des postes subalternes. Le Président Macky Sall connaît tellement vos limites managériales qu’il ne vous a jamais confié un portefeuille ministériel. Juste.
Pour les morts parlons-en.
En «républicain», vous évoquez l’affaire Me Sèye qui a été jugée et où tous les responsables libéraux cités ont été blanchis par la Justice avant même que la loi d’amnistie initiée par votre mentor d’aujourd’hui Macky Sall -Premier ministre à l’époque- ne soit adoptée par l’Assemblée nationale.
Vous osez évoquer la mort de Balla Gaye au moment où le peuple sénégalais, la communauté estudiantine et les familles de Bassirou Faye et de Fallou Sène, tous deux morts sous les balles de votre régime, attendent toujours que justice leur soit faite.
Mais laissons les morts reposer en paix et revenons à vous. Ceux qui vous ont connu en France ne vous connaissent pas une formation académique. Ils retiennent de vous un ancien «rasta man» enfermé dans ses propres délires. Aujourd’hui, partagé entre l’angoisse de devoir revenir à votre ancienne vie et l’univers délirant dans lequel vous vous trouvez en permanence, vous sortez de votre imagination un deal entre Wade et son fils d’emprunt ancien Premier ministre arrêté en 2005.
Vous savez bien que le Parti Démocratique Sénégalais, pour avoir rejeté toutes les offres faites au parti et à Maitre Wade, n’utilise pas de raccourcis et ne fait pas de deal.
A ce propos d’ailleurs, le PDS rejette par la même occasion cette proposition d’Idrissa Seck pour une quête nationale car pour nous le candidat du peuple ne doit rien à l’Etat du Sénégal et ne payera jamais une rançon imposée par la CREI, ce machin qui viole les règles élémentaires du droit comme le double degré de juridiction, la présomption d’innocence et le principe de la charge de la preuve.
Revenons à vos propos de soudard qui traduisent un comportement d’un vrai malade mental, tellement malade que vous oubliez même que Me Wade n’exerce plus les charges de président de la République.
Après douze années de présence à la tête de l’Etat du Sénégal, le vrai débat doit porter sur votre bilan. Avez-vous oublié le profond malaise de la justice de notre pays par l’effet de son instrumentalisation à des fins politiques ? Vous nous parlez de bourses familiales. Ces bourses qui donnent la preuve de l’échec de vos politiques qui ont accentué la pauvreté des Sénégalais et qui servent une opération de politisation de la misère des populations
Quant au PSE, ce long serpent de mer dont la queue s’étend en 2035, il est comme un iceberg c'est à dire 10% d'émergés et 90% d'immergés.
Au vrai, la gouvernance de Macky Sall a mis notre pays en mode pause et installé nos compatriotes dans un calvaire sans fin. Mais là où véritablement les Sénégalais attendent votre régime, c’est le bilan de vos slogans «la patrie avant le parti», «la gestion sobre et vertueuse» car dans le domaine de la transparence et de la bonne gestion financière, votre régime n’est pas une référence. Il ne se passe pas un jour sans qu’un nouveau scandale financier ne vienne éclabousser la gestion mafieuse de votre régime (le building administratif avec plus de 50 milliards pour sa rénovation et votre implication personnelle dans ce scandale, la Cité ministérielle de plus de 58 milliards filés à Envol Immobilier, le scandale à la SAR où l’on nous parle de plusieurs milliards de nos pauvres francs, la gestion des contrats pétroliers et gaziers). .
Vous dites qu’aujourd’hui, s’il y a un secteur qui doit impérativement faire un procès à Abdoulaye Wade, c’est véritablement l’agriculture.
Eh bien, ce procès s’est bien tenu avec Macky Sall, Premier ministre et «avocat» de Abdoulaye Wade. Voilà ce qu’il disait en réponse à l’ancien président du Conseil Mamadou Dia sur la politique agricole de Wade : «Maodo, vous me permettrez de vous rappeler que tout, dans la démarche du président Abdoulaye Wade, nous ancre profondément dans la République. Les derniers actes qu’il vient de poser pour l’organisation des élections présidentielle et législatives du 25 février 2007 en sont une éloquente illustration : des élections libres, démocratiques et transparentes se tiendront à bonne date et, encore une fois, le président Wade sera le Président le mieux élu d’Afrique. Monsieur le Président Dia, dans votre tentative de discréditer la politique agricole du président Wade et de son gouvernement, vos propos ne reflètent aucunement la réalité. En effet, nous avons engagé aux côtés du président Wade un ambitieux programme incitatif de diversification de la production et de modernisation de l’agriculture. Jamais le paysan sénégalais n’a bénéficié d’autant de soutien et d’égard de la part d’un gouvernement. Notre approche à nous est et demeurera celle du respect et de la considération envers les valeureux travailleurs de la terre. Notre approche n’est point celle des humiliations et des vexations. La politique agricole du président Wade n’est assurément pas celle que vous meniez.»
Pour le reste, et comme vous le dites, le Gouvernement n’est pas le Conseil Constitutionnel, seul juge des élections. Mais c’est vous et vos comparses du Parti-Etat APR qui vous prononcez tous les jours sur la validité de la candidature de Karim Wade.
En ce qui concerne cette candidature, la messe est dite pour nous car la déchéance de droits civils et politiques ne peut être prononcée que par un tribunal.
En guise de rappel, nous vous rappelons les propos de votre ancien garde des sceaux et ministre de la Justice le jour même de la ”condamnation" de Karim Wade: «La Cour spéciale qui a jugé Karim Wade, désigné avant-hier candidat du principal parti d'opposition à la prochaine présidentielle, a "écarté l'interdiction de l'exercice des droits civiques, civils et de famille prévus par l'article 34 du Code pénal", donc nous réfutons l'existence de tout «projet politique pour couler un adversaire».
Pour sa part, voilà ce que disait votre actuel mentor Macky Sall :
«On ne peut pas refuser à Karim Wade qui est un Sénégalais comme n’importe lequel des sénégalais, ce n’est pas parce qu’il est de teint clair qu’il n’est pas sénégalais. C’est Karim Meissa Wade, il s’appelle, fils de son père. Pourquoi il n’aurait pas droit à assumer une fonction publique au Sénégal».
Sur le bilan de Maitre Wade, je vous renvoie chez votre mentor d’aujourd’hui, Macky Sall, qui en a fait le meilleur plaidoyer au Méridien répondant à l’opposition d’alors devenue ses alliés et amis aujourd’hui : «Vous êtes pour le Sénégal et l’Afrique, ce que Napoléon fut pour la France. A chaque fois que l’on eut besoin d’un homme et d’un seul, tous les esprits se sont tournés vers vous, Maître. Comme Roosevelt qui, en 1929, tira l’Amérique de la grande récession par la politique des grands travaux, vous avez mis le Sénégal sur orbite, pour en faire un pays émergent, grâce à vos vastes chantiers qui ont fini de redonner aux éléphants leurs couleurs naturelles».
A lire et relire avec un esprit sain et lucide.
Abdoul Aziz Diop
Secrétaire Général des Cadres Libéraux