«C’est une victoire électorale pour le camp du pouvoir de façon globale sur le plan quantitatif, note-t-il. Mais, c’est une défaite politique pour eux. Perdre Dakar c’est déjà une défaite politique. Parce que le pouvoir a beaucoup investi à Dakar. Ils ont gagné et c’est une victoire électorale sans bavure mais, il me semble que dans les zones urbaines il faut avoir une autre lecture. J’ai l’impression que les événements du mois de mars ont atterri dans les urnes», a-t-il déclaré.
Poursuivant son analyse, Alioune Tine a relevé les causes de la défaite de Benno Bok Yakaar (BBY) dans les grandes villes : «Quand vous regardez un peu les zones qui ont le plus bougé c’est Dakar, Ziguinchor, Diourbel, Thiès. Donc, ma lecture c’est qu’il y a beaucoup de ressentiments, il y a beaucoup de bruits de fond dans ces élections qu’on n’a pas ressenti. Des gens qui ont nourri des frustrations depuis longtemps etc. Je dirai qu’il y a le désenchantement dans les zones urbaines, le ressentiment profond de beaucoup de couches sociales». Selon M. Tine, «on a presque revu les mêmes attitudes d’arrogance qui avaient entraîné l’ascension de Wade».
A l’en croire : «il y a une nécessité absolue pour le pouvoir de bien lire le message et de savoir rebondir », observe-t-il. «Le président de la République devrait lire le message et s’interroger pourquoi effectivement il a été sanctionné dans les zones urbaines. Et surtout à Dakar parce que l’écart entre Diouf Sarr et Barthélemy Dias est énorme. Il faut également mettre fin à la politisation de l’administration et la politisation tous azimuts. Il faut aussi investir sur la bonne ressource humaine. On a presque revu les mêmes attitudes d’arrogance qui avaient entraîné l’ascension de Wade», a-t-il analysé.
Pour terminer, le patron d’Afrikajom Center affirme : «Nous avons un excellent système électoral. Donc, il faut arrêter d’instrumentaliser la fraude. Il faut faire preuve de bonne foi, qu’on soit de l’opposition ou du pouvoir. Nous connaissons les élections depuis 1993. Il faut dire que nous avons un bon système électoral. Il faut qu’on arrête, chaque fois, de mettre en doute le système électoral. Sur le plan républicain, il faut qu’on ait un consensus pour en faire un acquis définitif», a-t-il conclu