A quelques semaines de son ouverture, les questions se bousculent dans ma tête. Pourquoi cet empressement, ce rush, à l‘inaugurer, le 7 décembre, alors que manifestement tant de choses manquent encore : comment les passagers vont quitter les grandes villes, Dakar en particulier, pour s’y rendre ? À leur arrivée à l’aéroport, en provenance de destinations lointaines, quelles sont les logistiques à leur disposition, pour se déplacer, se loger, ou recevoir-être accompagnés par des parents ou amis ? Toutes les conditions techniques sont-elles réunies pour un démarrage effectif du projet ? La sécurité sur des routes qui seront empruntées à des heures indues ?
Surtout quand on sait le nombre élevé de victimes de la route sénégalaise ces temps-ci, du fait de la déficience technique des voitures et de l’incompétence, irresponsabilité, des chauffards qui la peuplent...
Vouloir lier un agenda électoraliste, de démonstration populiste, à la mise en œuvre d’une infrastructure aussi sensible, critique, sans compter l‘impact sur les travailleurs de l’aéroport, ses riverains, ses utilisateurs, tout cela sent un dangereux amateurisme. Où l’on confond vitesse et précipitation, dans ce qui peut devenir un cocktail explosif pour la sécurité non seulement aérienne mais terrestre.
Est-ce le prélude d’un mal-départ, comme aurait dit un défunt chroniqueur de courses de chevaux?
J’espère que les faits me donneront tort.