Pourquoi Aminata Mbengue Ndiaye ne doit pas succéder Ousmane Tanor Dieng au secrétariat général du Parti socialiste, selon vous ?
Personne au Parti socialiste ne peut soutenir une telle position. Aminata Mbengue Ndiaye est une responsable socialiste digne de ce nom, la Présidente du Mouvement National des femmes qui dispose dans ce cas d’une double légitimité populaire et historique. Elle est responsable du Ps depuis les années 90 donc aucun responsable socialiste ne peut être mieux placé qu’Aminata Mbengue Ndiaye pour succéder à Ousmane Tanor Dieng. Par contre, ce qu’elle ne peut pas faire, c’est de succéder à notre défunt SG comme Serigne Mbaye Thiam a voulu nous l’imposer en faisant fi des textes du Ps, de son mode d’organisation et de fonctionnement à travers la presse. Voilà la réalité. C’est-à-dire si Aminata Mbengue Ndiaye doit succéder à notre défunte SG cela doit résulter d’abord d’une décision souveraine et démocratique du Comité Central seule instance habilitée dans le contexte politique actuel et au regard des dispositions statutaires et réglementaires de notre parti à choisir un intérimaire au Ps après le décès de notre Secrétaire général. Ensuite si elle veut être Secrétaire général élu du Ps dans ce cas, ce sont les Commissions administratives des Coordinations du Ps qui doivent choisir Aminata Mbengue Ndiaye à leur majorité et au suffrage universel direct à l’issue des primaires.
En quoi se focalise le ministre Serigne Mbaye Thiam pour défendre que c’est Aminata Mbengue Ndiaye qui succède à Tanor ?
Sur ses ambitions crypto-personnelles, sa boulimie du pouvoir et ses prétentions mégalomaniaques. Tout ce que Serigne Mbaye Thiam cherche, c’est de pouvoir contrôler illégalement et illégitimement le Parti socialiste sur l’autel de ses mesquineries politiciennes afin de rester ministre dans le gouvernement de BBY le plus longtemps possible. Et au Ps, seule Aminata Mbengue Ndiaye peut lui garantir ce hold-up voire cette confiscation de l’intérêt général de notre Parti. Serigne Mbaye Thiam ne connaît absolument rien du tout du mode d’organisation et de fonctionnement du Ps et de ses textes. Mais pire encore, il demeure et reste le responsable le plus impopulaire le plus illégitime au Ps qui ne peut même pas depuis sa naissance jusqu’à présent obtenir plus de 100 voix (à travers toutes les formes d’élections organisées démocratiquement au Sénégal) à Keur Madiabel son fief politique. Je rappelle que Serigne Mbaye Thiam ne peut même pas avoir une coordination au Parti socialiste. Par contre, il ne se contente que d’une petite section de moins de 200 militants. La deuxième instance de base après le Comité de 25 à 50 personnes.
Selon le secrétaire national adjoint à la vie Politique du Ps, Mamoudou Wane, l’article 3 du statut du Ps, combiné à l’article 18 du PS, permettent à Amina Mbengue Ndiaye d’assurer pleinement les fonctions de secrétaire général.
Pour le cas de Mamoudou Wane, je dois préciser qu’il n’est pas chargé de la vie politique du Ps. Le chargé de la vie politique au Parti socialiste, c’est d’abord Khalifa Ababacar Sall ensuite Barthélémy Dias et Mamoudou Wane vient en troisième position et depuis l’emprisonnement de notre camarade Khalifa Sall et la soi-disant exclusion de Barth, Mamoudou Wane n’a jamais joué aucun rôle ni accomplir aucune mission assignée au Secrétaire national à la vie politique du Ps. Maintenant pour ce qui de ses contrevérités, l’opinion doit savoir que Mamoudou Wane répète ce que lui a écrit le Secrétaire permanent Cheikh Sèye un des champions de l’opportunisme. Cheikh Sèye lui-même ne disposant d’aucune compétence avérée ni base politique constitue au vu et au su de tout le monde un grand traître un grand larbin et un grand mange-mil qui au lieu de faire son travail de SP se convertit en faiseur de sale besogne pour Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye. L’article 30 des statuts du Ps est clair, il ne concerne pas cette situation ni ne traite de ce cas d’espèce à savoir la suppléance en cas de décès. Cet article parle de la composition du Bureau politique faite par le Secrétaire général élu en ces termes : « Dans l’exercice de ses fonctions, le SG du Ps organise le BP en une équipe composée de… » et on établit une liste. Précision aucune disposition des statuts ne concerne le fonctionnement du Ps les statuts ne s’occupent que de l’organisation et de la structuration des instances du Ps. Seul le règlement intérieur du Parti socialiste régit son fonctionnement et son article 18 est très clair en la matière. Je le cite : Article 18 du Règlement intérieur du Ps : Le Secrétaire Général du Parti dispose d’un cabinet qui l’assiste dans la préparation et l’accomplissement des missions et des tâches du Parti. Il nomme les membres de son cabinet et organise son fonctionnement.
Il est assisté, dans ses fonctions, par les membres du Bureau Politique, organisés en une équipe de Secrétaires généraux adjoints et de Secrétaires nationaux, non hiérarchisée.
Le Secrétaire Général peut, à l’occasion de l’examen de certaines questions, convier, ponctuellement, des personnalités ressources du Parti à une réunion du Bureau Politique, ou du Secrétaire Exécutif National.
Les Secrétaires généraux adjoints assistent le Secrétaire général du Parti dans ses fonctions et le suppléent en cas d’absence ou d’empêchement. Ils peuvent être chargés de missions par le Secrétaire Général du Parti. En lisant cet article on constate deux faits fondamentaux : d’abord les secrétaires généraux adjoints et les Secrétaires nationaux titulaires ne sont pas hiérarchisés. Ensuite la suppléance ne concerne que l’absence et l’empêchement mais non le décès et la démission donc c’est un vide juridique. Dont seul le Comité Central peut trancher le débat au regard de nos textes car c’est le parlement du Ps. Et le CC administre le Ps entre deux congrès ordinaires et élit le Bureau politique. Maintenant pour ce qui est de Mamoudou Wane, il n’est venu au Parti socialiste qu’en 2006, il ne connaît rien des textes du Ps ni de son mode d’organisation et de fonctionnement. Tout ce qui l’intéresse, c’est d’être un larbin de Serigne Mbaye Thiam. Pour terminer sur cette question, il faut rappeler que tous les juristes du Sénégal ont déjà tranché le débat en faveur de l’esprit et de la lettre de l’article 18 du Règlement intérieur du Ps.
Le défunt avant sa mort avait souhaité le retour de Khalifa Sall et Cie. Vous avez soutenu et défendu cette thèse. Beaucoup de responsables du PS avaient montré leur satisfaction de revoir la bande à Khalifa Sall. Aujourd’hui Khalifa Sall peut-il succéder Tanor à la tête du PS, même étant exclu du Parti ?
D’abord avant de parler de Succession, il faut d’abord attendre le moment opportun. Le Ps est en deuil. On n’a pas encore fini les funérailles de notre défunt SG jusqu’à présent. Le Ps et sa famille reçoivent quotidiennement des délégations venant de partout à travers le monde pour nous présenter leurs condoléances. Ensuite pour les retrouvailles de tous les socialistes de cœur ou de raison, c’est une des dernières volontés politiques de notre défunt SG que tous les socialistes militants et responsables doivent respecter. C’est son testament pour sa famille socialiste et sa dernière recommandation politique pour le Ps. Enfin pour le cas de notre camarade Khalifa Ababacar Sall, notre seule préoccupation majeure présentement demeure sa libération sans condition et le reste on verra. Khalifa, c’est le candidat du Ps et de sa coalition à l’élection présidentielle de 2024.
La reconquête du pouvoir est-elle un sujet d’actualité au sein du Parti socialiste qui semble être à l’aise à côté du président Macky Sall ?
Je dois préciser et par la même occasion, déclarer persister et signer que l’ambition du Ps de reconquérir le pouvoir reste à jamais intacte. Le Ps aura son candidat porteur de son projet de société et de son programme politique en 2024 issu de ses rangs. Et le meilleur profil se trouve être notre camarade Khalifa Ababacar Sall. Notre contrat avec Macky est arrivé en terme en 2019 après sa réélection. Maintenant étant à son second et dernier mandat c’est au Président Macky Sall de rendre au Ps la pièce de sa monnaie en s’inscrivant dans une dynamique ainsi qu’une perspective de soutenir à son tour le candidat du Parti Socialiste. Au cas contraire le Ps ira avec sa propre coalition à la reconquête effective du pouvoir en 2024.
Pour terminer, je dois préciser que le Ps s’indigne et déplore catégoriquement l’attitude de Serigne Mbaye Thiam d’avoir posé le débat sur la succession de notre défunt SG trois jours après son inhumation non pas dans nos instances mais dans la presse pour nous imposer une succession en violant gravement les textes fondamentaux de notre Parti. Pour moi, c’est un comportement lâche malhonnête et irresponsable mais connaissant l’homme Serigne Mbaye Thiam je ne suis pas surpris de ses actes car c’est l’un des pires espèces politiques du 21e siècle.
On est au terme de cette interview M. Diao. Aujourd’hui, on assiste à un PS dispersé d’où plusieurs responsables du Parti ne partagent plus les mêmes idées. Quel message lancez-vous aux responsables et militants de l’héritage du premier président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor ?
Un appel à l’unité à la cohésion interne du Ps. Un appel pour le respect scrupuleux des dispositions statutaires et réglementaires de notre parti, de son mode d’organisation et de fonctionnement. Un appel au respect des valeurs qui fondent et cimentent le Ps à savoir le progrès sociopolitique, la justice sociale, l’égalité des chances la solidarité humaine, le respect mutuel entre autres.
Papa Ibrahima Diop, Xalima