Sans mauvais jeu de mots, c’est un mini tremblement de terre que Mimi Touré a créé, avec ce qu’il est désormais convenu d’appeler «l’affaire des 200 milliards ». En se faisant le chantre de «la traque des biens mal acquis» et en révélant que plus de 200 milliards avaient été recouvrés dans le cadre de la politique de reddition des comptes, Aminata Touré a jeté un véritable pavé dans la mare. Sitôt cette déclaration tonitruante faite, l’ancien Garde des Sceaux a eu un retour de bâton assez sévère dans les médias et a vu sa crédibilité mise en cause, notamment par le président de l’Assemblée nationale. Moustapha Niasse a avoué ne pas être au courant qu’une telle somme ait été recouvrée par le biais d’une loi de finances rectificative.
Malaise aussitôt au sommet de l’Etat, un silence assourdissant dans les hautes sphères gouvernementales semblant isoler Mimi Touré. Jusqu’au moment où Abou Abel Thiam, ancien porte-parole du Président de la République et Président du collège de l’Artp vole au secours de l’ancien Premier ministre. Dans un entretien au lance-flammes accordé au quotidien «Le Témoin», Abou Abel Thiam rend hommage à Mimi Touré, assume totalement la politique de reddition des comptes comme «marqueur fondamental du bilan du Président Macky Sall» et fustige l’attitude de certains pontes du régime, accusés soit de «lâcheté» ou d’ «incompétence», quand il ne les soupçonne pas d’être de connivence avec les mis en cause par la Crei.
Dans son viseur, sans les nommer, beaucoup de ralliés de la «25 ème heure» qui trustent des postes-clefs au sein de l’appareil d’Etat. Sentant le danger, deux autres membres de l’Apr, réputés être très proches du palais, le vice-président de l’Assemblée nationale Abdou Mbow et le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang ont assuré le service minimum en témoignant leur «solidarité» à Mimi Touré.
Début d’incendie
Mieux, pour circonscrire ce début d’incendie, le Gouvernement a été obligé de sortir un communiqué pour apporter des précisions sur le montant des sommes recouvrées, estimées à 152 milliards, loin des 200 milliards révélés par Mimi Touré. Mais, dans le communiqué, le porte-parole du gouvernement, a pris soin d’indiquer que ces chiffres pouvaient évoluer, une manière de couvrir ses arrières et qui pourrait donc au final confirmer Mimi Touré.
Cette mini-crise gouvernementale aura eu au moins le mérite de prouver une chose. Au sein de l’Apr, tout le monde n’a pas fait le deuil de la politique de la reddition des comptes et le canal historique de l’Apr, incarné par Mimi Touré et Abou Abel Thiam n’est pas prêt à jeter le bébé avec l’eau du bain. En effet, l’ancien Premier ministre et l’ancien porte-parole ont été des proches parmi les plus proches collaborateurs du chef de l’Etat pendant la campagne électorale triomphale de 2012.
Après l’accession au pouvoir, ils ont incarné la ligne dure face au Pds et sont plusieurs fois monté au créneau pour servir de paratonnerre au «boss». Ecartée du gouvernement après son limogeage de la Primature, et nommée à une fonction de figuration d’«envoyée spéciale», Aminata Touré a-t-elle voulu envoyer un avertissement sans frais au chef de l’Etat, pour tracer des lignes rouges ? En tout cas, le message semble avoir été décodé pour le moment car dans son communiqué, le Gouvernement a pris soin de préciser qu’il «confirme son engagement de mener jusqu'à leur terme, toutes les actions initiées par les institutions et juridictions compétentes, notamment, la Cour des Comptes l’IGE, l’OFNAC, et la CREI afin que l'enrichissement illicite soit banni à jamais.»
Serigne Saliou Guèye
Malaise aussitôt au sommet de l’Etat, un silence assourdissant dans les hautes sphères gouvernementales semblant isoler Mimi Touré. Jusqu’au moment où Abou Abel Thiam, ancien porte-parole du Président de la République et Président du collège de l’Artp vole au secours de l’ancien Premier ministre. Dans un entretien au lance-flammes accordé au quotidien «Le Témoin», Abou Abel Thiam rend hommage à Mimi Touré, assume totalement la politique de reddition des comptes comme «marqueur fondamental du bilan du Président Macky Sall» et fustige l’attitude de certains pontes du régime, accusés soit de «lâcheté» ou d’ «incompétence», quand il ne les soupçonne pas d’être de connivence avec les mis en cause par la Crei.
Dans son viseur, sans les nommer, beaucoup de ralliés de la «25 ème heure» qui trustent des postes-clefs au sein de l’appareil d’Etat. Sentant le danger, deux autres membres de l’Apr, réputés être très proches du palais, le vice-président de l’Assemblée nationale Abdou Mbow et le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang ont assuré le service minimum en témoignant leur «solidarité» à Mimi Touré.
Début d’incendie
Mieux, pour circonscrire ce début d’incendie, le Gouvernement a été obligé de sortir un communiqué pour apporter des précisions sur le montant des sommes recouvrées, estimées à 152 milliards, loin des 200 milliards révélés par Mimi Touré. Mais, dans le communiqué, le porte-parole du gouvernement, a pris soin d’indiquer que ces chiffres pouvaient évoluer, une manière de couvrir ses arrières et qui pourrait donc au final confirmer Mimi Touré.
Cette mini-crise gouvernementale aura eu au moins le mérite de prouver une chose. Au sein de l’Apr, tout le monde n’a pas fait le deuil de la politique de la reddition des comptes et le canal historique de l’Apr, incarné par Mimi Touré et Abou Abel Thiam n’est pas prêt à jeter le bébé avec l’eau du bain. En effet, l’ancien Premier ministre et l’ancien porte-parole ont été des proches parmi les plus proches collaborateurs du chef de l’Etat pendant la campagne électorale triomphale de 2012.
Après l’accession au pouvoir, ils ont incarné la ligne dure face au Pds et sont plusieurs fois monté au créneau pour servir de paratonnerre au «boss». Ecartée du gouvernement après son limogeage de la Primature, et nommée à une fonction de figuration d’«envoyée spéciale», Aminata Touré a-t-elle voulu envoyer un avertissement sans frais au chef de l’Etat, pour tracer des lignes rouges ? En tout cas, le message semble avoir été décodé pour le moment car dans son communiqué, le Gouvernement a pris soin de préciser qu’il «confirme son engagement de mener jusqu'à leur terme, toutes les actions initiées par les institutions et juridictions compétentes, notamment, la Cour des Comptes l’IGE, l’OFNAC, et la CREI afin que l'enrichissement illicite soit banni à jamais.»
Serigne Saliou Guèye
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