Ces jeunes avaient été arrêtés et placés en garde à vue dans un commissariat de Nouakchott dimanche après-midi, suite à l’organisation d’une marche pacifique à l’issue de laquelle ils entendaient remettre un document contenant une série de revendications au président Mohamed Ould Abdel Aziz. Parmi ces doléances figure notamment « l’assouplissement des conditions d’enrôlement pour l’accès aux documents d’état civil ».
L’embastillement de ces jeunes par un pouvoir qui envoie de plus en plus de signaux de fébrilité, à l’approche d’un référendum fortement controversé, suscite un concert d’indignations à Nouakchott et au sein de la diaspora. Le Mouvement des Jeunes Mauritanien(MJM) dénonce « une répression policière sauvage contre une manifestation pacifique ». L’union des Forces de Progrès (UFP-opposition) « condamne fermement la pratique habituelle d’une administration qui viole délibérément et remet sans cesse en cause les libertés publiques, individuelles et collectives, garanties par la constitution ».
Pour sa part, l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH) « condamne et dénonce des arrestations arbitraires et ciblées de jeunes gens, exige leur libération immédiate et inconditionnelle » tout en rappelant que « le droit de se réunir et de manifester un acquis garanti par la constitution ». Quant au Collectif des Mauritaniens de France (CMAF), il stigmatise « le régime totalitaire de Mohamed Ould Abdel Aziz, caractérisé par la répression à travers des arrestations arbitraires et exige la
libération sans délai des jeunes » embastillés.
Au-delà de ce chapelet de condamnations, se pose une question existentielle. Dame justice viendra-t-elle au secours de ces jeunes manifestants pour donner un épilogue heureux à cette procédure éclair et même expéditive ? Les magistrats du siège vont –ils -s’accrocher à l’acte d’accusation pour rester dans « le confort » de simples exécutants au profit d’un pouvoir politique de plus en plus « nerveux » ?