Dans la journée, les forces de sécurité avaient dispersé au Caire deux sit-in massifs de partisans de M. Morsi, tuant plus de 700 manifestants. Quelques heures plus tard une foule en colère avait attaqué un commissariat d'une banlieue du Caire, Kerdassa, réputé être un fief islamiste. Treize policiers avaient été tués. En février 2015, un tribunal de première instance avait prononcé 183 peines capitales contre les personnes poursuivies pour ces meurtres. Mais un an plus tard, la Cour de cassation avait annulé ce jugement, ordonnant un nouveau procès pour 149 des 183 accusés.
C'est au terme de ce nouveau procès en première instance qu'une cour criminelle du Caire a prononcé lundi des peines capitales à l'encontre de 20 accusés, selon un responsable judiciaire. Ces peines doivent être soumises, conformément à la loi égyptienne, à l'avis purement consultatif du mufti, le représentant de l'islam auprès des autorités. Elles seront ensuite confirmées ou commuées en peines de prison lors d'un jugement final qui doit être prononcé le 2 juillet.
Les juges annonceront aussi à cette occasion les peines contre les 129 autres accusés qui ont comparu. Après cette audience du 2 juillet, les détenus pourront faire appel devant la Cour de cassation. Depuis la destitution de M. Morsi, le pouvoir dirigé par M. Sissi a violemment réprimé toute opposition, d'abord islamiste puis la jeunesse laïque et libérale qui avait mené la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak dans le cadre du Printemps arabe.
AFP