Youssou N'Dour, comment vous sentez-vous après le sacre des Lions à la CAN 2022 ? Comme un Champion d’Afrique ?
Ça va très très très bien ! Après une journée de finale emplie de tension, d’une tension palpable, de craintes, de peur, ce que je retiens après la victoire, l’image que je garde, c’est que tout le monde était beau dans la joie ! J’ai passé la nuit à sillonner Dakar, et tout le monde était beau ! Les Sénégalais ne sont pas vilains mais là, ils étaient tous transfigurés. Comme quoi, la force du football est extraordinaire et nous attendions cette victoire depuis si longtemps.
Vous avez connu les déceptions des défaites qui ont précédé, alors comment vivez-vous la victoire ?
Je suis soulagé ! La première finale de CAN en 2002, disputée par Aliou Cissé, El Hadji Diouf, Fadiga, Habib Beye… etc j’avais décidé d’aller la voir à Bamako. J’avais loué un avion, mais après… j’ai été obligé d’être sur le terrain, pour consoler les joueurs. La deuxième finale, contre l’Algérie en 2019, j’ai quitté Dakar pour Le Caire… encore perdue. Alors cette fois, je me suis dit : « Non j’y vais plus, je reste à Dakar » et c’est la bonne !
Et je suis allé accueillir les joueurs à l’aéroport Senghor ! Et puis on a terminé cette journée de leur retour avec la Coupe en musique, par un concert gratuit pour tous à l’université Cheik Antar Diop.
Allez-vous leur écrire une chanson ?
Bon… je pense que je ne peux écrire une chanson sans parler de l’histoire et du futur, sans évoquer trois thèmes : l’histoire et le travail des autres générations précédentes qui a conduit à ce résultat, ensuite cette génération championne d’Afrique, et puis la suite ! Parce que nous avons maintenant beaucoup plus d’infrastructures au Sénégal, nous avons des équipes de football et des écoles de football, nous avons des perspectives, et je suis sûr que le Sénégal est aujourd’hui un pays de football. C’est le début de l’aventure !
Cette victoire propulse-t-elle le Sénégal dans autre dimension sportive ?
Le football n’est plus un jeu à 11 contre 11 ! Le football est devenu géoéconomique, géopolitique, stratégique ! L’Egypte ce sont 100 millions d’habitants, nous nous ne sommes que 17 millions. Donc il faut encourager les jeunes à croire en leur pays, en leur force, et moi je suis très heureux de tout ce qui se passe depuis la victoire, c’est extraordinaire. J’en ai vécu des grands moments, mais celui-ci est vraiment spécial, comme lorsque les aînés avaient battu la France à la Coupe du monde en 2002. C’est cette ambiance là, mais en plus grand !
Vous êtes plus qu’un passionné de football, vous agissez, par exemple au cœur du projet Génération Foot ?
Génération Foot, créée en l’an 2000, [où sont passés notamment les Champions Sadio Mane et Ismaila Sarr, Ndlr] est présidé Mady Touré, qui est un vieux frère. Je l’avais accompagné lors de son premier voyage en France, et il m’a fait l’honneur, pour mon amour du foot, de me nommer président d’honneur de Génération Foot. Nous travaillons sérieusement, comme les autres écoles de football (qui a un accord avec le FC Metz).
Je veux vous révéler une anecdote: lorsqu’on cherchait des binationaux, un jour de 2001 ou 2002, j’ai vu Patrice Evra et on avait eu une discussion, pour savoir s’il allait jouer pour la France ou le Sénégal. Moi, je lui avais promis en plus « Si tu joues pour le Sénégal, je vais chanter tes louanges ». Ça n’a pas fonctionné !
Cette victoire à la CAN vous rend-elle optimiste ?
Maintenant, c’est un nouveau jour : il faut progresser, il faut avancer. Le football, je le répète, ce n’est plus seulement 11 contre 11, c’est une stratégie, un vrai travail.
Heureusement, nous avons des infrastructures qui tiennent la route, le nouveau stade du Sénégal à Diamniadio, en banlieue de Dakar, qui sera inauguré le 22 février, est un bijou. Ils n’y ont pas mis de piste d’athlétisme, c’est un vrai stade à l’anglaise. On peut donc crier de joie : « Allez les Lions ! »
RFI
Ça va très très très bien ! Après une journée de finale emplie de tension, d’une tension palpable, de craintes, de peur, ce que je retiens après la victoire, l’image que je garde, c’est que tout le monde était beau dans la joie ! J’ai passé la nuit à sillonner Dakar, et tout le monde était beau ! Les Sénégalais ne sont pas vilains mais là, ils étaient tous transfigurés. Comme quoi, la force du football est extraordinaire et nous attendions cette victoire depuis si longtemps.
Vous avez connu les déceptions des défaites qui ont précédé, alors comment vivez-vous la victoire ?
Je suis soulagé ! La première finale de CAN en 2002, disputée par Aliou Cissé, El Hadji Diouf, Fadiga, Habib Beye… etc j’avais décidé d’aller la voir à Bamako. J’avais loué un avion, mais après… j’ai été obligé d’être sur le terrain, pour consoler les joueurs. La deuxième finale, contre l’Algérie en 2019, j’ai quitté Dakar pour Le Caire… encore perdue. Alors cette fois, je me suis dit : « Non j’y vais plus, je reste à Dakar » et c’est la bonne !
Et je suis allé accueillir les joueurs à l’aéroport Senghor ! Et puis on a terminé cette journée de leur retour avec la Coupe en musique, par un concert gratuit pour tous à l’université Cheik Antar Diop.
Allez-vous leur écrire une chanson ?
Bon… je pense que je ne peux écrire une chanson sans parler de l’histoire et du futur, sans évoquer trois thèmes : l’histoire et le travail des autres générations précédentes qui a conduit à ce résultat, ensuite cette génération championne d’Afrique, et puis la suite ! Parce que nous avons maintenant beaucoup plus d’infrastructures au Sénégal, nous avons des équipes de football et des écoles de football, nous avons des perspectives, et je suis sûr que le Sénégal est aujourd’hui un pays de football. C’est le début de l’aventure !
Cette victoire propulse-t-elle le Sénégal dans autre dimension sportive ?
Le football n’est plus un jeu à 11 contre 11 ! Le football est devenu géoéconomique, géopolitique, stratégique ! L’Egypte ce sont 100 millions d’habitants, nous nous ne sommes que 17 millions. Donc il faut encourager les jeunes à croire en leur pays, en leur force, et moi je suis très heureux de tout ce qui se passe depuis la victoire, c’est extraordinaire. J’en ai vécu des grands moments, mais celui-ci est vraiment spécial, comme lorsque les aînés avaient battu la France à la Coupe du monde en 2002. C’est cette ambiance là, mais en plus grand !
Vous êtes plus qu’un passionné de football, vous agissez, par exemple au cœur du projet Génération Foot ?
Génération Foot, créée en l’an 2000, [où sont passés notamment les Champions Sadio Mane et Ismaila Sarr, Ndlr] est présidé Mady Touré, qui est un vieux frère. Je l’avais accompagné lors de son premier voyage en France, et il m’a fait l’honneur, pour mon amour du foot, de me nommer président d’honneur de Génération Foot. Nous travaillons sérieusement, comme les autres écoles de football (qui a un accord avec le FC Metz).
Je veux vous révéler une anecdote: lorsqu’on cherchait des binationaux, un jour de 2001 ou 2002, j’ai vu Patrice Evra et on avait eu une discussion, pour savoir s’il allait jouer pour la France ou le Sénégal. Moi, je lui avais promis en plus « Si tu joues pour le Sénégal, je vais chanter tes louanges ». Ça n’a pas fonctionné !
Cette victoire à la CAN vous rend-elle optimiste ?
Maintenant, c’est un nouveau jour : il faut progresser, il faut avancer. Le football, je le répète, ce n’est plus seulement 11 contre 11, c’est une stratégie, un vrai travail.
Heureusement, nous avons des infrastructures qui tiennent la route, le nouveau stade du Sénégal à Diamniadio, en banlieue de Dakar, qui sera inauguré le 22 février, est un bijou. Ils n’y ont pas mis de piste d’athlétisme, c’est un vrai stade à l’anglaise. On peut donc crier de joie : « Allez les Lions ! »
RFI