“C’est un peu incongru pour les hauts fonctionnaires de notre génération. D’habitude, c’étaient les enseignants de tous les ordres, les avocats, les professions libérales et privées et les administrateurs civils qui n’étaient pas dans le commandement territorial qui faisaient de la politique jusqu’à une époque récente », explique M. Diallo.
L’économiste précise toutefois qu’il n’est pas interdit par la loi aux fonctionnaires de faire de la politique, sauf pour certains corps comme les magistrats, les douaniers, les inspecteurs généraux d’État.
« Mais dans tous les cas, tous les fonctionnaires sont soumis au pouvoir hiérarchique et surtout a l’obligation de réserve, même dans l’exercice de la politique et du syndicalisme”, affirme-t-il.
“La politique est un ascenseur à grande vitesse pour de grandes promotions de carrières administratives et un bouclier potentiel contre le glaive de la loi et de la justice. Enfin, par le fait que les hauts fonctionnaires des impôts et des domaines, et des régies financières, si vous cumulez leurs revenus et avantages légaux liés à leurs fonctions, sont incontestablement les agents les plus nantis dans la Fonction publique. Pour faire de la politique aujourd’hui, il faut certes avoir une ambition, des idées, de l’influence, mais il faut aussi avoir des moyens financiers”, indique Youssou Diallo.