Wàttu Senegaal menace d’occuper la Place Soweto

POLITIQUE
Mardi 4 Juillet 2017

Le Sénégal risque d’assister à un 23 juin bis,  si jamais la coalition gagnante Wàttu Senegaal mettait à exécution sa menace d’occuper la Place Soweto, au cas où le parlement avaliserait la modification de l’article L78 du code électoral proposée par la Commission nationale électorale autonome (CENA).
 
‘’Trop, c’est trop !’’, crie la coalition gagnante Wàttu Senegaal. Qui estime que ‘’le régime du  Président Macky Sall a franchi une énième étape dans sa stratégie de confiscation de la volonté populaire à l’occasion du scrutin législatif du 30 juillet prochain’’. Le Parti démocratique sénégalais et ses alliés ne veulent pas d’une modification de l’article L78 du code électoral. A propos de cette disposition de la loi, la Commission nationale électorale autonome (Cena) propose que les électeurs ne soient plus obligés de prendre tous les 47 bulletins, mais seulement 5 à 10.

Mais la coalition gagnante Wàttu Senegaal ne veut rien entendre. Elle met en garde le pouvoir et envisage un 23 juin bis, au cas où cette proposition serait soumise à l’Assemblée nationale. ‘’Nous appelons toutes les Sénégalaises et tous les Sénégalais à l’occupation de la place Soweto devant l’Assemblée nationale, le moment venu, pour empêcher toute forfaiture qu’ils voudront faire avaliser par le Parlement’’, menacent les membres de la coalition dans un communiqué reçu à EnQuête.

Mieux, ils comptent internationaliser leur combat, puisqu’ils vont prévenir les amis extérieurs de notre pays. En particulier ‘’ceux qui mettent leurs ressources publiques dans les élections chez nous afin qu’ils prennent toutes leurs responsabilités, avant que l’irréparable ne se produise’’.

Tout en promettant de faire face à la forfaiture dont le Président Sall sera le seul et unique responsable, Wàttu Senegaal exhorte la CEDEAO, l’Union Africaine et le Nations unies à prévenir le danger qui pèse sur la démocratie sénégalaise par la violation prochaine de son protocole pertinent. Car elle reste convaincue que le pouvoir s’apprête à violer le protocole de la CEDEAO qui interdit toute modification non consensuelle des règles du jeu électoral dans les six (6) mois qui précèdent les élections.

La coalition récuse les 2 mn de temps d’antenne

‘’Devant la confusion ainsi créée de toutes pièces par cette pléthore de listes, le Président Sall envisage de faire adopter par sa majorité aux ordres des modifications clairement destinées à lever toutes les barrières érigées dans la loi électorale, pour garantir aux citoyens sénégalais des élections libres, honnêtes et  transparentes’’, avance Wàttu Senegaal.

Outre la modification du code électoral, la coalition dénonce aussi la limitation du temps d’antenne à 2 minutes. Ainsi, elle considère ‘’qu’à la place d’une véritable campagne électorale de confrontation des projets et des programmes, on aura droit à un simulacre de campagne avec des temps d’antenne de 2 mn et l’obligation faite aux listes de passer la moitié de leur temps de parole dans des studios et non de se faire couvrir au sein des populations’’.

Autant de griefs que cette frange de l’opposition assimile à ‘’des mesures de sabotage’’ de plusieurs actes posés préalablement. Parmi ceux-ci, la liste dirigée par Me Abdoulaye Wade cite l’exclusion de fait de l’opposition du comité de veille, ce qui est une première depuis 1992, le refus de l’audit du fichier électoral, le sabotage organisé de la distribution des cartes d’électeur et la violation des dispositions de la loi électorale concernant la publication des listes provisoires d’électeurs.

L’opposition rappelle avoir mis en garde le pouvoir sur ces faits. Mais ce dernier, se désole-t-elle, ‘’a toujours fait montre d’arrogance en restant sourd à nos récriminations, notamment concernant l’autorité en charge de l’organisation des élections’’.

‘’Contrairement à ses prédécesseurs, le Président Sall a affirmé de façon récurrente qu’il entendait laisser à son ministre de l’Intérieur dont le manque de liberté et de neutralité est avéré, le soin d’organiser le scrutin’’, compare Wàttu Senegaal. Qui fait remarquer que ‘’depuis, les entorses à la loi se suivent et se ressemblent, expression d’une volonté délibérée de passer en force le 30 juillet prochain’’.  ‘’Mais le forcing ne passera pas le 30 juillet prochain’’, mettent en garde ces opposants. 

Enquête