Tuerie de Tambacounda : L’envoyé spécial de Dakaractu raconte le film des événements

POLITIQUE
Mardi 12 Février 2019

Témoin oculaire des regrettables incidents de Tambacounda qui ont couté, hier, la vie à trois militants de Benno bokk yaakaar, l’envoyé spécial de Dakaractu, Moustapha Gaye, apporte sa part de vérité. 

Selon M. Gaye, c’est dans la nuit du dimanche au lundi que la délégation du PUR a débarqué dans la ville de Tambacounda, après une tournée à l’intérieur de la région. Ainsi, journalistes et militants ont été logés dans une maison, alors qu’Issa Sall était dans son hôtel. Le quartier est réputé bastion de Benno bokk yakaar.   

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); « Lundi matin, on a été réveillés par des éclats de voix, alors qu’on devait rallier Bakel. Il  y avait des tiraillements entre la garde rapprochée de Issa Sall et des gens venus de la maison d’en face. Les éléments du PUR voulaient peindre les murs du quartier aux couleurs de leur coalition. C’est ce qui a ouvert la boîte de Pandore. Sur ces entrefaites, ils ont réglé le problème entre voisins. Le calme est revenu. Seulement, des militants de Benno viendront demander à la presse de quitter les lieux. La garde rapprochée d’Issa Sall s’y est opposée, car ils avaient l’intention de lyncher les journalistes. C’est de là que coupe-coupe, pilons, barres de fer… ont été exhibés, ça passait dans tous les sens. J’ai demandé aux confrères de battre en retraite. C’est dans cette bagarre que Ibou Diop a été tué », raconte Moustapha, qui démonte la rumeur selon laquelle ce dernier est mort la veille. 
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« On n’a pas senti la sécurité requise pour les journalistes et cela a toujours été le cas depuis le début de la campagne. Sur la voiture de la presse, il y avait des autocollants à l’effigie du PUR. Dans le subconscient des gens de Benno, nous étions des militants du PUR. On était devenus des cibles. Les assaillants ne distinguaient plus PUR et presse. Certes, les policiers nous ont protégés, mais en un moment donné, il  y avait des routes barrées et des pneus brûlés. La foule nous avait cernés. La caravane du PUR a emprunté un autre chemin pour sortir de la ville. C’est dans ce sauve-qui-peut que deux conducteurs de motos Jakarta ont perdu la vie», poursuit notre envoyé spécial. 

« Sur 25 journalistes, les 10 ne portaient pas de gilets d’identification », éclaire-t-il. Depuis hier, aucun membre du PUR, à commencer par le candidat Issa Sall, n’a contacté la presse pour s’enquérir de notre état de santé », déplore Moustapha. 

Avec Dakaractu